Le sucre, une drogue pour nos enfants ?

Le sucre est partout dans notre alimentation, et paradoxalement, encore plus dans celle destinée aux enfants. Une aberration lorsqu’on connait les ravages qu’il provoque à long terme : obésité, diabète, maladies cardiovasculaires …. Alors pourquoi mangeons-nous tant de sucre ?

L’abus de sucre, une véritable épidémie

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en quarante ans, le nombre de cas d’obésité chez l’enfant et l’adolescent a été multiplié par dix. Le surpoids et l’obésité résultent d’un déséquilibre entre l’apport énergétique (alimentation) et la dépense énergétique (activité physique). Raison pour laquelle l’OMS recommande de ne pas consommer plus de 10 % des calories journalières sous forme de sucres ajoutés, et même de viser moins de 5 %. Cela représente environ de 15 à 40 g de sucres ajoutés par jour pour les jeunes enfants. Ce pourcentage est malheureusement trop souvent dépassé. Prenons l’exemple d’une canette de soda qui, à elle seule, contient déjà 35gr de sucre. Dans ces conditions, il est difficile de se maintenir sous le seuil recommandé.

Il y a sucre et sucre

Tous les sucres ne se valent pas. Il existe deux types de glucides : les glucides simples (sucres) et les glucides complexes (ex. : fibres et amidon contenus dans le pain, les pâtes et le riz). Alors que les premiers sont absorbés rapidement pour provoquer un pic d’énergie (pics de glycémie), les seconds sont sources de fibres et rassasient mieux et plus longtemps. Contrairement aux sucres raffinés, les aliments riches en glucides complexes apportent aussi des vitamines, minéraux et antioxydants.

En nutrition, on recommande de privilégier les glucides simples naturellement présents dans fruits (fructose), le lait (lactose), les légumes. plutôt que ceux ajoutés volontairement pour sucrer ou améliorer la texture (confiseries, boissons sucrées).

Le sucre, un fléau qui se cache partout

Si nous sommes conscients de consommer du sucre lorsque nous ouvrons un sachet de bonbons, ce n’est pas aussi évident pour l’ensemble des aliments hautement dosés en sucre. La plupart des sucres consommés aujourd’hui sont «dissimulés» dans des aliments transformés qui ne sont généralement pas considérés comme sucrés. Par exemple, une cuillère à soupe de ketchup contient environ 4 grammes (à peu près une cuillère à café) de sucres ajoutés et une canette de soda en contient jusqu’à 40 grammes (environ 10 cuillères à café). D’où l’importance de bien lire les étiquettes des produits alimentaires pour éviter l’excès de sucre ajouté.

En plus des caries, l’excès de sucre (glucides simples) est lié à plusieurs problèmes de santé. Par exemple, lorsqu’on mange trop de sucre, notre corps le transforme en graisse. À long terme, l’excès de sucre augmente donc le risque de surpoids, d’obésité, de diabète de type 2 et de maladies du coeur.

Comment donner de bonnes habitudes à nos enfants ?

Vous l’aurez compris, le sucre est partout. Alors que nos enfants raffolent des céréales chocolatées au petit déjeuner, elles sont souvent peu conseillées en raison de leur haute teneur en sucres ajoutés et de leur faible apport en fibres. Mieux vaut privilégier les flocons d’avoine, muesli, corn-flakes sans sucre ajouté. Pour être tout à fait équilibré, le petit déjeuner sera complété par une source de protéines (lait, yaourt, fromage, œuf) et un fruit pour les vitamines et les fibres.

Pourquoi tant de sucre ?

Différents facteurs expliquent la présence abondante de sucre dans nos assiettes.

Pour l’industrie agroalimentaire, il est un peu la poule aux œufs d’or. C’est un formidable exhausteur de goût : il rend les aliments plus agréables. Beaucoup de produits auraient un goût fade ou amer sans sucre ajouté. C’est donc un merveilleux « camoufleur » de goût.

Le sucre agit également comme un conservateur naturel. Dans certains aliments, il limite la prolifération des micro-organismes comme dans la confiture par exemple. Plus étonnant, on trouve du sucre dans bon nombre de charcuteries industrielles permettant ainsi d’agir sur le goût, la couleur ou la texture.

Plus pervers, le sucre active un processus de dépendance. Il stimule le système de récompense du cerveau en favorisant la libération de dopamine. Ce mécanisme incite à en manger davantage, ce qui aggrave encore les risques surpoids.

Cerise sur le gâteau, le sucre est plutôt bon marché, ce qui est tout bénéfice pour les industriels.

Vers une limitation ?

Il est légitime de se demander pourquoi continuer à consommer autant de sucre si c’est mauvais pour notre santé ?

En Belgique, il existe bien des initiatives comme la taxe soda censée freiner les consommateurs et consommatrices mais elle est trop peu contraignante pour être un véritable obstacle. Notre pays a opté pour la sensibilisation et la concertation avec les industriels. En Europe, il n’existe actuellement aucune limite à l’industrie agroalimentaire en matière de sucre.

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