Transpiration, une alliée santé insoupçonnée

Une alliée, vraiment ? Auréoles sous les bras, mains moites, pieds malodorants, gouttelettes de sueur qui perlent sur le front… Elle nous gêne, nous met mal à l’aise et pourtant, on ne pourrait pas vivre sans elle. Souvent perçue comme un problème, la transpiration est en réalité une alliée santé insoupçonnée. Et si on changeait de regard sur ce super pouvoir du corps humain ?

Transpirer : vital, utile ou juste gênant ?

Commençons par observer les signes de la transpiration : odeurs nauséabondes, auréoles sur le t-shirt, gouttelettes sur le front, inconfort, gêne sociale… Elle fait partie de notre arsenal biologique, c’est une réaction normale et vitale du corps, pas un dysfonctionnement.

En effet, la transpiration, c’est une réponse de l’organisme à différentes situations : un effort physique, de fortes chaleurs, un stress, des émotions intenses, de la fièvre, des changements hormonaux (ménopause, puberté…).

C’est grâce à l’action de quelque 2 à 4 millions de glandes sudoripares situées sous la peau que la sueur va s’évaporer. Elle se concentre essentiellement au niveau des aisselles, de la paume des mains, de la plante des pieds, du front, du dos, de la poitrine et du cuir chevelu.

Suer pour rester au frais

La transpiration, on est d’accord, ce n’est pas glamour. Il s’agit néanmoins d’une fonctionnalité indispensable du corps humain, un mécanisme vital parfaitement réglé. Sa principale fonction, c’est d’éviter la surchauffe. C’est ce que l’on appelle la thermorégulation corporelle.

Eviter la surchauffe

Lorsque la température corporelle grimpe, sous l’effet de la chaleur par exemple, de l’effort, de la fièvre ou de l’émotion, le corps active son mode rafraîchissement pour éviter la surchauffe.

Chaque goutte de sueur produite agit comme un système de refroidissement naturel, une clim intégrée.

Résultat : on transpire. En s’évaporant à la surface de la peau par les pores, la sueur refroidit le corps et lui permet de conserver une température stable autour des 37 °C.

A chacun sa transpi

De l’ado en pleine puberté au navetteur pressé dans son métro bourré, tout le monde transpire, certains·es plus que d’autres. Même lorsqu’il ne fait pas chaud, nous transpirons, il s’agit d’un processus continu.

En règle générale, un·e adulte sécrète en moyenne entre 500ml et 1 litre de sueur par jour mais lors d’efforts intenses, cela peut être plusieurs litres.

Prenons l’exemple du pilote de Formule 1 : sous l’effet conjugué de la chaleur du cockpit, de l’humidité, de son effort et de sa concentration extrême, il peut perdre jusqu’à 3-4kg de sueur en une course !

 

Trop c’est trop !
Lorsque la transpiration devient excessive (on parle d’hypersudation ou d’hyperhidrose), elle peut vraiment perturber la vie sociale. C’est parfois un médicament, une infection, une maladie (thyroïde, diabète…) ou l’anxiété qui est à l’origine de cette transpiration excessive. Parlez-en à un professionnel de santé, il existe des solutions. 

 

Lorsque nous transpirons, la perte en eau peut s’avérer très importante. N’attendez pas d’avoir soif pour boire. Pour éviter la déshydratation, il est essentiel de boire, de l’eau de préférence, régulièrement, tout au long de la journée mais aussi lors d’une séance de sport et lorsque les températures grimpent. 

 

Transpiration : quelle odeur !

Composée à 99% d’eau et de sels minéraux (potassium, calcium, chlorure de sodium..), la sueur est inodore. Et pourtant…

L’odeur ne provient donc pas de la transpiration elle-même. C’est sa dégradation au contact des bactéries naturellement présentes sur la peau qui est responsable des odeurs.

Mais pourquoi les odeurs se manifestent-elles surtout au niveau des aisselles et des pieds ?

  • Sous les aisselles : la présence de poils n’accentue pas la transpiration mais a tendance à retenir les secrétions et à empêcher leur évaporation. Ce phénomène est propice à la prolifération des bactéries responsables des odeurs. Alors, team épilation ou pas ? 
  • Au niveau des pieds : l’absence de ventilation des chaussures favorise le développement de bactéries et de champignons. Cette macération est la principale cause des mauvaises odeurs.

Ce n’est pas tout, certains textiles synthétiques qui ne laissent pas respirer la peau mais aussi le stress peuvent accentuer les odeurs liées à la transpiration.

Enfin, certains aliments comme l’ail, l’oignon et certaines épices peuvent également influencer l’odeur de la sueur.

Transpiration et puberté : mon ado ne sent pas la rose...

Rien d’anormal ! La puberté c’est une période de grands bouleversements hormonaux qui touchent aussi les glandes responsables de la transpiration.

Les ados connaissent donc des phases de sueur abondante, des odeurs parfois gênantes et des sensations d’inconfort… De quoi affecter aussi la confiance en soi, l’acceptation de son corps.

C’est important de leur expliquer ce phénomène naturel, de les encourager à adopter une hygiène quotidienne rigoureuse, à prendre soin de leur corps et à utiliser des savons doux et des déodorants adaptés à leur peau. 

 

Quel déo pour mon ado ? 
Piquer le déo des parents ? Ce n’est pas toujours une bonne idée. Il existe des produits plus adaptés à leur peau fragile. Proposez-lui un déo le plus naturel possible, sans parfum synthétique ni huile essentielle (allergènes), sans sel d’aluminium, sans alcool (dessèche et irrite la peau) et sans parabène (perturbateur endocrinien). C’est important car le produit pénètre dans les pores et reste de nombreuses heures sur la peau. Enfin, préférez un déodorant à un anti transpirant. Le déodorant va agir sur les odeurs et pas sur le flux de transpiration.

Transpiration : le déo, le geste hygiène et santé ?

Au rayon des solutions, nous sommes nombreux·ses à opter pour le déo (aérosol, roll’on, solide…) qui promet, à coup d’arguments marketing, de nous garder au sec et parfumé·es toute la journée et parfois même jusqu’à 72 heures ! Alors au frais oui mais pas à n’importe quel prix !

S’il fait partie de notre routine d’hygiène quotidienne, la composition des déos n’est pas toujours irréprochable. Soyons donc vigilant·e à ses composants (sels d’aluminium, parabène, alcool, parfum allergisant…) qui ne sont pas toujours inoffensifs. Privilégiez les alternatives les plus respectueuses de la peau.

Ma vie en PLUS

Transpirer, c’est être vivant·e. La transpiration fait partie de notre quotidien. Elle régule notre température, elle reflète nos émotions aussi et parfois… elle dérange.

Comme pour tous les cosmétiques, la composition du déodorant doit être mentionnée sur le produit. Cette composition fait d’ailleurs l’objet d’une réglementation européenne qui interdit certains composants.

Si, lors d’une utilisation normale de votre déo, des réactions et effets indésirables se manifestent (allergies, irritation…), consultez votre médecin/dermatologue qui déterminera le traitement adéquat.