Stop au tabou de la dépression post-partum  !

On associe l’arrivée d’un bébé à des moments de joie et de bonheur. On oublie que c’est surtout un grand chamboulement pour les parents ! Source de stress et d’anxiété, une naissance peut avoir un impact sur la santé mentale. La dépression post-partum reste mal connue et surtout taboue !  Solidaris a mené l’enquête pour donner à la dépression post-partum sa juste place en santé mentale. 

La dépression post-partum et le baby blues : deux troubles différents

Avant tout, il est important de bien différencier le baby blues et la dépression post-partum. Des troubles qui peuvent apparaître pendant la période du post-partum appelée aussi 4eme trimestre de grossesse.

Le baby blues apparaît dans les premiers jours suivant l’accouchement et est d’origine physiologique (lié à la chute d’hormones). Il s’agit d’un bouleversement émotionnel passager. La dépression post-partum, elle, est d’origine psychologique. C’est une dépression qui s’installe dans le temps et qui doit être traitée comme telle.  

Actuellement, la dépression post-partum n’est pas considérée comme une pathologie à part entière et les futurs parents y sont peu sensibilisés. Pourtant, la dernière enquête de Solidaris Institut1 démontre que les troubles anxieux et dépressifs chez les néo-parents 2 sont largement répandus, en particulier chez les mères. 

Les facteurs de risques de la dépression post-partum

Le genre, l’âge, le soutien de l’entourage, la région de résidence sont des facteurs déterminants dans l’apparition potentielle d’un état dépressif après un accouchement et dans les premiers mois de la naissance de l’enfant.

En général, Les femmes sont bien plus touchées par la dépression que les hommes.   Cela se confirme avec notre analyse du post-partum qui indique qu’en Wallonie, le taux de jeunes mamans potentiellement dépressives s’élève à 54%. Chez les pères, ce taux est de 28%.

L’enquête montre aussi que l’insécurité professionnelle, ou encore la difficulté à trouver des solutions de garde, la monoparentalité, le fait d’être aidant-proche la mauvaise santé d’un enfant, les violences conjugales ou obstétricales, etc. sont autant de facteurs qui accroissent la charge mentale sur les parents et dégradent leur santé mentale.

Lorsqu’on devient parent avant 25 ans, les risques de développer une dépression post-partum sont aussi plus élevés. C’est pourquoi, Il est important que toutes et tous puissent maîtriser leur santé reproductive et qu’ils puissent bénéficier d’un accès à une information et des soins adéquats. Il est important aussi de protéger leur droit à une interruption volontaire de grossesse.

Les parents ayant déjà eu des idées noires, ont déclaré à plus de 35% qu’ils ont manqué de soutien ! Tant des amis et de la famille que des professionnels (infirmiers, médecins, employeurs, etc.) Plus de 49% des wallon·nes ne se sentent pas soutenu par leur employeur.

Sensibiliser et mieux accompagner les parents.

Pendant cette période stressante qu’est l’arrivée d’un bébé, il est évident que les parents ont besoin d’alléger leur charge mentale. Les répondants de l’enquête Solidaris ont plébiscité deux mesures à mettre en place, l’extension du congé de maternité à 21 semaines et l’alignement de la durée du congé de naissance (anciennement congé de paternité) sur celle du congé de maternité. Car même si la législation évolue, c’est encore trop peu !   

Ils ont besoin du soutien de la société (professionnels de la santé, employeur, institutions, mutualités, etc.)  Il faut augmenter les places en crèche, prolonger la durée de protection des mères contre le licenciement et de mettre en place des mesures de soutien à la parentalité.  

Les futurs parents doivent être accompagnés et soutenus par des professionnels formés aux spécificités du post-partum. Un trajet de soin renforcé par une meilleure formation, mais aussi une plus grande collaboration entre les prestataires de soin, apporterait plus de sérénité aux patients.

La dépression post-partum n’est pas une fatalité. Une meilleure écoute des besoins du père et de la mère et un meilleur accompagnement avant, pendant et après la naissance, permettraient déjà de réduire considérablement les risques.  

Consultez l’entièreté des revendications de Solidaris sur le site Solidaris Institut. 

Ma vie en PLUS

Sachez que Solidaris et son réseau proposent déjà des services de soutien à la parentalité (Prime naissance, rendez-vous naissance, remboursement des frais de garde enfant malade, école des devoirs, stages et séjours). L’avantage Medi’kids propose des remboursements spécifiques pour les enfants atteints par une pathologie grave. Et n’oubliez pas que Solidaris rembourse totalement les soins chez les généralistes et les spécialistes pour les enfants de moins de 18 ans.  

Vous vous sentez concerné·e par la dépression post-partum ? Ne restez pas seul·e, consultez un·e professionnel·le de la santé mentale. Solidaris intervient jusqu’à 400 €/an de remboursement des consultations auprès d’un psychologue reconnu (maximum 20 €/séance). Vous pouvez même consulter en ligne grâce à l’app Doktr. Si vous avez des idées suicidaires, n’hésitez pas à contacter l’ASBL Un pass dans l’impasse, spécialisée en prévention du suicide, 081/777.150   

1 À l’été 2023, Solidaris a interrogé 2.589 parents ayant eu un enfant dans les 12 derniers mois. 2265 mères et 311 pères ont ainsi complété un questionnaire auto-administré sur internet d’environ 15 minutes. 

2 Pour désigner les parents ayant eu un enfant au cours des douze derniers mois, nous employons le terme de néo-parents, néo-mère, néo-père.