Projet de naissance : anticiper l’accouchement

Qu’est-ce qu’on écrit dans un projet de naissance ?

Il n’y a pas de modèle standard, seulement des recommandations, des pistes de réflexion. Vous être libre de coucher sur papier tout ce que vous souhaitez. Voici quelques éléments pour vous guider.

Les informations de base : date prévue du terme, nom de la·du médecin traitant et obstétricien·ne, leurs coordonnées, les informations médicales à porter à la connaissance du personnel soignant, le lieu où vous souhaitez accoucher, les coordonnées de la·du partenaire/parent de l’enfant que vous souhaitez voir à vos côtés le moment venu.

L’accompagnement. Il ne faut pas forcément accoucher en maison de naissance ou à domicile pour bénéficier des services d’un·e sage-femme libérale ou d’un·e doula. Si vous le souhaitez et avec l’accord de l’hôpital, vous pouvez être accompagnée, durant votre accouchement, par la·le sage-femme de votre choix (souvent celle·celui qui vous a accompagnée durant votre grossesse). Elle·il ne pourra poser aucun geste médical mais elle·il vous apportera tout le soutien affectif nécessaire. Plus important encore, la·le sage-femme fait souvent le lien entre les médecins et les patientes dans le but de faire respecter au mieux l’intégrité physique et les choix de ces dernières. N’hésitez donc pas à formuler votre souhait d’accompagnement dans votre projet de naissance.

Traitements médicamenteux : notamment pour la douleur. Indiquez vos souhaits pour contrer la douleur pendant le travail : le massage, la chaleur, les exercices de mouvement (ballon, marche). Est-ce que vous souhaitez une péridurale ? Oui, non, peut-être, dans certaines conditions. N’hésitez pas à détailler vos choix.

Les interventions médicales : épisiotomie, lavement, clampage précoce du cordon ombilical, injection d’ocytocine, touchés vaginaux… Les interventions médicales peuvent être source d’angoisses et d’inquiétudes. Certaines d’entre-elles sont d’ailleurs toujours susceptibles d’être pratiquées alors qu’elles ne le devraient plus d’un point de vue médical et éthique (ex : l’expression abdominale). D’autres pratiques médicales, comme l’épisiotomie, dont on devrait avoir recours dans des cas très précis, sont parfois pratiquées de manière injustifiée et abusive en Belgique (avec un taux d’épisiotomies moyen de 40,8% pour 1000 naissances, la Belgique ne respecte pas les recommandations de l’OMS qui fixe ce taux à 10%.).

Vous pouvez, dans votre projet de naissance, indiquer les interventions médicales que vous accepterez et celles vous n’accepterez pas, ou seulement dans certaines situations précises. Il se peut toutefois que le déroulé de l’accouchement nécessite l’une ou l’autre intervention non souhaitée mais quoi qu’il arrive, votre consentement sera toujours requis. Quelle que soit l’intervention médicale, le consentement éclairé de la patiente (lui poser la question, lui expliquer clairement la situation et respecter son choix) est indispensable légalement.

L’environnement : Il peut s’agir d’indications sur la luminosité, sur l’atmosphère sonore pour vous détendre et vous aider à vivre au mieux ce moment unique.

L’après accouchement (soins et temps avec bébé) : une fois la venue au monde de bébé, sa prise en charge par les soignants peut aussi figurer dans le projet de naissance. Le fait de laisser votre enfant contre vous (en peau à peau) avant de l’emmener passer des examens ou le besoin d’un temps pour vous, pour observer tout le beau travail que vous avez fait jusqu’ici, avec succès. !

Quand est-ce qu’on le rédige ?

Même si le déroulé d’un accouchement n’est pas prévisible, il peut être rassurant d’anticiper les interventions ( soins, pratiques obstétricales, …) et d’informer le personnel soignant de votre consentement ou non face à telle ou telle pratiques. L’accouchement est un événement prenant où la concentration physique et mentale des femmes est très importante. Dans ce cas, il est plus difficile de faire respecter vos choix. C’est pourquoi le projet de naissance peut être un outil intéressant tout comme le recours à un·e safe-femme qui sera là pour le faire respecter.

Le projet de naissance n’étant pas obligatoire, il n’y pas de moment dédié pour s’y mettre. C’est à vous de voir, au cours de votre grossesse, de vos interrogations, recherches et ressentis ce que vous souhaitez pour votre accouchement. Le plus souvent, le projet de naissance est rédigé à partir du second trimestre, une fois la grossesse bien installée.

À qui le transmet-on ?

Une fois rédigé et imprimé, le mieux reste d’en conserver quelques copies pour la maternité, en donner à sa·son obstétricien·ne et/ou sage-femme, à sa·son partenaire et/ou coparent·e du bébé. On peut aussi en conserver un sur soit en cas d’urgence, si le travail débute à un moment éloigné du terme prévu.

Comment le faire respecter ?

La mise au monde est jonchée d’imprévus, cependant avoir une vue d’ensemble sur ce qui peut se produire est une bonne manière d’anticiper les changements inopinés. Il faut toutefois garder à l’esprit que ce projet n’est pas un contrat signé par deux parties à suivre impérativement, il aide surtout à votre accompagnement. A notre connaissance, il n’existe pas de législation qui punit le non-respect d’un projet de naissance, mais il peut être une preuve de votre connaissance des risques et surtout votre consentement qui a lui, valeur légale. C’est une aide à la communication entre vous et le personnel soignant, pour œuvrer, ensemble et en confiance, à la naissance de votre enfant.

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