Adrien Devyver : Les prématurés sont des guerriers !

Comment faire face à la naissance prématurée de ses enfants ? Qu’est-ce que la néonatalogie ? Quel impact sur votre vie ? Adrien Devyver, le présentateur télé, témoigne pour Ma vie en PLUS. Il nous raconte son expérience en tant que papa de deux bébés prématurés.

Comment s’est passée la naissance de vos deux enfants ?

Je suis le papa de deux enfants prématurés, Gaspard qui est l’ainé et Achille le cadet. Gaspard est né à 34 semaines et Achille nous a fait la surprise de naître à 28 semaines. Je n’ai donc pas vécu les naissances de mes enfants d’une manière normale. La prématurité est très compliquée à gérer lorsque ça vous tombe dessus alors qu’aucun des signaux de risques de prématurité n’était allumé.

Un mois et demi avant la date prévue pour mon premier enfant, j’ai reçu un coup de fil de ma compagne me disant qu’on devait immédiatement aller à l’hôpital. Mon fils a été appareillé dès la naissance. On est vraiment entré dans un univers qu’on ne connaissait pas. Bien qu’on soit super content de devenir parent, on est sous un stress constant lié à l’hypermédicalisation d’un enfant qui est né trop tôt.

Comment ça se passe concrètement en néonatologie ?

La « néonat », c’est ce combat qu’on mène pour essayer de simuler la bulle dans laquelle il aurait dû rester plus longtemps pour qu’il puisse grandir dans les meilleures conditions. Le personnel qui nous a suivi a été fantastique. Je me suis senti en confiance, pris en charge et écouté. Des ateliers étaient organisés, dans notre cas, c’était des ateliers de chant avec un groupe de musique. Des pièces uniquement dédiées au repos des parents nous ont également été proposées. On a pu échanger avec d’autres parents, se rassurer les un·e·s les autres et parfois craquer parce que l’on sait qu’on est dans un microcosme qui vit la même chose que nous. Ces petits moments de vie nous ont permis de tenir le coup.

Le « fil rouge de la néonat » c’est que l’enfant prenne des grammes. Chaque gramme pris est une victoire. C’est aussi en néonatologie que j’ai découvert le peau à peau et j’ai trouvé ça magique ! On a gardé nos bébés sur nous durant des heures pour les aider à bien se développer.

Comment vont vos enfants nés prématurés aujourd’hui ?

Les enfants prématurés sont de véritable guerriers, ils ont une force de vivre qui est décuplée. Je leur fais tellement confiance. J’ai l’impression qu’ils sont déjà formés pour lutter pour leur survie. Je n’ai donc pas l’impression d’avoir basculé dans une surprotection. Cette expérience et tous ces moments passés durant des semaines avec mes enfants m’ont permis de créer un lien encore plus spécial avec eux.

Quels conseils donneriez-vous aux parents qui font face à cette épreuve de prématurité ?

La première chose à faire est un petit travail de résilience. En ayant beaucoup d’échanges avec mes amis, je me suis rendu compte quand on n’est pas passé par cette étape, on ne se rend pas compte de ce que c’est. Rester dans sa bulle et échanger avec des parents qui vivent la même chose, ça aide vraiment.

Des choses que vous regrettez ?

Les naissances prématurées sont souvent inattendues donc lorsque ça arrive c’est assez perturbant à vivre et on peut se sentir un peu impuissant mais les équipes qui travaillent dans les services de néonatologie sont ultra compétentes. Elles ont une dimension psychologique et sociale qui est hyper présente. J’ai découvert un milieu hospitalier à l’écoute et empathique avec des bébés et des parents qui sont dans une situation de détresse.

La seule chose que je regrette, c’est de ne pas avoir écrit un carnet de bord qui m’aurait permis de me replonger dans ce moment de notre vie.

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