Le projet de naissance en 10 questions
Le projet de naissance réunit l’ensemble des choix que les parents peuvent poser pour que l’accouchement se déroule de la manière dont ils l’ont décidé. Fanny Coenen, sage-femme chez Babyzen, nous détaille cette étape importante de la grossesse, de plus en plus pratiquée par les futures mamans.
Le projet de naissance est-il un passage obligé ?
Ce n’est pas du tout obligatoire, mais vivement recommandé. Il évitera aux parents d’avoir des surprises ou de mal vivre l’accouchement. On conseille de le rédiger lors de la préparation à la naissance avec l’aide de la·du sage-femme.
Quel en est l’objectif ?
Il permet de rassembler, au sein d’un même document, les choix des parents par rapport au déroulement de l’accouchement dans tout ce qu’il peut comporter comme variantes. Il s’agit de permettre à la maman de s’approprier totalement son accouchement : il est crucial de lui rappeler que c’est elle qui décide ! Même si l’accouchement se déroule en milieu hospitalier, il ne faudra jamais oublier que tout acte médical qui sera posé devra être soumis à son consentement éclairé.
Qu’entend-on par « consentement éclairé » ?
Cela veut dire que la maman doit avoir reçu toutes les informations concernant les actes qui seront éventuellement posés lors de l’accouchement, en fonction des circonstances ; les tenants et les aboutissants, intégrant les effets secondaires éventuels et même une proposition de possibilités alternatives en fonction de ses souhaits. Poser ses choix en amont, via le projet de naissance, permet de faciliter les choses.
Une maman pourra, par exemple, affirmer : « Je sais qu’il est possible que je subisse une déchirure, mais j’estime que la déchirure est plus naturelle, donc que la guérison sera facilitée. Je refuse dès lors que l’on procède à une épisiotomie. » L’idée est de redonner le pouvoir à la maman, lui rappeler que c’est elle qui le détient. Il est important que les femmes s’en souviennent et qu’elles l’utilisent dans sa globalité car ce sont elles qui accouchent.
Sous quelle forme affirmer son projet de naissance ?
Beaucoup d’hôpitaux fonctionnent avec une feuille de route sur laquelle il n’y a plus qu’à cocher ce que l’on veut et ce que l’on ne veut pas. Dans d’autres cas, on partira d’une page blanche et on écrira ses souhaits par écrit. Une fois ce texte rédigé, on l’intègre au dossier médical. On peut le donner lors de l’arrivée en salle d’accouchement ou à la·le sage-femme qui nous suit. Il sera consulté par tous les intervenants lors de l’accouchement, la·le gynécologue, éventuellement l’anesthésiste… Lors des changements de garde au cours de la journée, chaque sage-femme en prendra connaissance et prendra acte de toutes les demandes spécifiques formulées par la maman.
Le projet de naissance est-il un outil ou un contrat ?
C’est plus un outil qu’un contrat. Selon l’état de santé de la maman et selon l’état d’urgence, tout ne peut pas être garanti. Il faut garder en tête que l’équipe soignante fait toujours le maximum pour la maman et son bébé et qu’en cas d’urgence, des actes doivent être posés pour leur santé respective. Ceci parfois et malheureusement, sans pouvoir respecter le projet de naissance.
L’information de la maman est-elle un élément-clé ?
La maman doit avoir connaissance de chaque terme et savoir quelles alternatives existent. Elle doit également savoir dans quel cas, telle ou telle décision ou intervention est importante. À propos de l’épisiotomie, il est certain que si le bébé est coincé, que les forceps ou une ventouse doivent être utilisés, l’épisiotomie est inévitable. Dans ce cas-là, cela fait sens. Comme il est rare qu’on en arrive à ce point, si la maman est suffisamment informée, elle pourra refuser l’épisiotomie.
Y a-t-il d’autres exemples similaires ?
On peut décider de la position dans laquelle on aimerait accoucher. Il n’y a aucune obligation d’accoucher sur le dos, les pieds dans les étriers. On peut aussi décider d’avoir un monitoring portable parce qu’on veut continuer à se mouvoir dans la pièce. On peut refuser une perfusion, justement pour rester mobile. Selon l’état de santé de la maman, un ensemble d’options sont possibles mais les parents n’en ont pas toujours connaissance.
Que faire lorsque la·le gynécologue s’oppose à notre projet de naissance ?
Beaucoup de gynécologues apprécient la position gynécologique sur le dos avec les pieds dans les étriers car cette position leur offre une meilleure visibilité. Par contre, elle est beaucoup moins confortable pour la maman et aussi beaucoup moins naturelle. Il ne faut certainement pas hésiter à poser toutes les questions à sa·son gynécologue ou lui demander si elle·il n’est pas contre le fait d’accoucher sur le côté, à quatre pattes ou au sol. Selon ses réponses, il ne faudra pas hésiter à changer de gynécologue ou peut-être favoriser un accouchement avec un·e sage-femme qui ira dans le sens de la maman avec pour but de respecter au maximum ses volontés.
Qu’en est-il du lieu d’accouchement ?
Quand on aborde le projet de naissance, on a souvent décidé en amont du lieu où on souhaite accoucher. Mais cela peut faire partie du processus de se dire : »Tiens, moi, je n’ai pas du tout envie d’être médicalisée et je préférerais quelque chose de plus naturel » et s’orienter alors vers un accouchement à domicile. Il est bon de savoir que dans les hôpitaux, il y a des protocoles assez stricts qui ne nous correspondent pas forcément. Il faut alors pouvoir s’orienter vers une autre structure qui va correspondre davantage à nos attentes, désirs et choix.
Le but ultime du projet de naissance : faire son choix !
Le projet de naissance a pour ambition d’offrir l’opportunité aux parents de s’interroger et d’aller chercher les informations auprès des bonnes personnes afin de déterminer ce qui leur convient ou non.
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