L’allaitement : une question de choix !
Aujourd’hui, en Belgique, lorsqu’une femme accouche, elle est censée avoir le choix d’allaiter… ou non. Pourtant, dans la réalité, cette liberté de choix n’est pas toujours respectée. Ma Vie en Plus a interviewé Lalou Jourdain, sage-femme « Babyzen » à la Centrale de Services à Domicile de Bruxelles, sur le sujet.
#1 Pourquoi l’allaitement doit-il être un choix ?
L’allaitement doit être un choix car il concerne la maman directement : il s’agit de son corps, de son bébé et de sa famille. Personne d’autre qu’elle ne devrait se mêler de ces affaires-là. Sur le terrain, on remarque des comportements culpabilisants de la part de certain·e·s professionnel·le·s ou même parfois de l’entourage, la famille ou les ami·e·s. Or il est encore difficile aujourd’hui de pouvoir faire le tri entre toutes les informations et ne pas culpabiliser d’avoir opté pour une direction plutôt qu’une autre.
#2 Est-ce légitime de favoriser l’allaitement maternel ?
De manière générale, les professionnel·le·s de la santé sont plutôt pro-allaitement. On sait que l’allaitement maternel est mieux pour l’enfant, mais certainement pas au détriment du bien-être de la mère. Le choix de la femme doit rester l’élément central de la décision. Elle a le droit de dire non et n’a pas à se justifier. C’est la règle absolue.
#3 Le droit de dire « non » est-il toujours écouté ?
Non. On rencontre des comportements excessifs où, par exemple, sans poser la question à la maman, le bébé est mis au sein pour la tétée d’accueil dès son arrivée. En post-partum, on peut rencontrer des mamans qui ont l’impression qu’on va les gronder quand elles nous informent vouloir donner le biberon. Ces attitudes posent question puisqu’on sent que les mamans culpabilisent. Forcer un comportement ne sera jamais bénéfique ni pour la maman ni pour le bébé. Au-delà des complications de l’allaitement qu’un choix forcé peut engendrer, cela peut aussi générer des problèmes dans le lien mère-enfant.
#4 Quand et comment s’informer sur l’allaitement maternel ?
Il faut pouvoir transmettre les bonnes informations en temps et en heure, lors du suivi prénatal. L’idée étant de permettre à la future maman de faire un choix éclairé. Les mamans ne doivent pas hésiter à en parler avec leur médecin, gynécologue ou sage-femme.
#5 Est-ce qu’on a vraiment toujours le choix ?
Non, le choix n’est pas toujours du ressort de la maman. Des problèmes de santé peuvent empêcher l’allaitement : des opérations, traitements médicamenteux obligatoires pour la santé de la maman ou malformations du bébé peuvent constituer un obstacle à l’allaitement maternel. C’est important de le savoir car cela a aussi un effet très culpabilisant sur ces mamans.
Ma Vie en PLUS
Les sages-femmes de la CSD accompagnent les futures mamans et mamans 24h/24 et 7j/7. Il y a toujours un.e sage-femme de garde, jour et nuit, pour poser une question, demander conseil ou tout simplement écouter. Pour parler directement à un·e sage-femme, il suffit d’appeler le 02 533 11 60 ou le 02 537 98 66.