Psychologue : 6 blocages à dépasser pour oser franchir le pas
La santé mentale ne devrait pas être un tabou pourtant de nombreuses idées reçues persistent et freinent encore l’accès aux soins psychologiques. Nous vous avons questionné·e·s à propos de vos préjugés sur les réseaux sociaux de Solidaris Wallonie. On les déconstruit avec l‘équipe d’Un pass dans l’impasse.
« Je n’ai pas de problème assez important »
Selon l’OMS, la santé mentale, c’est se sentir assez bien pour faire face aux défis du quotidien, travailler efficacement et contribuer à la vie en société. Vous n’avez donc pas besoin d’avoir un trouble mental pour consulter un·e psychologue. Un simple coup de mou est déjà suffisant.
Pourquoi conseille-t-on de voir un·e psychologue ? La démarche ne peut fonctionner que si vous êtes d’accord et si vous en voyez l’intérêt.
Le·la psychologue est un·e professionnel·le de santé. Il ou elle est formé·e pour vous aider dans différentes situations, seul·e, en couple ou en famille. Il ou elle peut intervenir en cas de stress, d’anxiété, de dépression, de fatigue intense, de difficultés relationnelles, d’addictions, de pensées suicidaires, etc.
Son rôle est de vous accompagner, en prenant en compte vos pensées, vos émotions et vos comportements, pour vous aider à aller vers un mieux-être.
« Je ne suis qu'un numéro »
Dès le départ, vous devez vous sentir écouté·e, respecté·e et soutenu·e. La relation thérapeutique ne peut fonctionner que dans un cadre bienveillant où les objectifs sont clairement définis entre psychologue et patient·e.
Cela ne se passe pas comme ça pour vous ? Alors, n’hésitez pas à faire part de votre ressenti à votre psychologue. Votre accompagnement psychologique doit se faire dans les meilleures conditions pour les deux parties. Si malgré tout, vous ne vous sentez pas à l’aise avec votre thérapeute, vous pouvez tout à fait en changer en cours de thérapie.
« C'est une atteinte à la vie privée »
Le cadre de l’accompagnement doit vous être expliqué dès la première séance. Cette transparence est essentielle. En effet, elle vous permet de savoir comment se dérouleront les séances, ce que vous pouvez en attendre, et surtout, à vous sentir impliqué·e dans le travail thérapeutique.
Ensuite, selon sa formation et sa méthode de travail, un·e psychologue peut choisir de se concentrer davantage sur votre passé, votre présent, ou les deux. Mais, ce sera toujours en lien avec votre difficulté. Le but est de mieux comprendre ce que vous vivez et de guider la thérapie dans la bonne direction.
Toutefois, vous avez tout à fait le choix de répondre ou non aux questions de votre psychologue. Par ailleurs, vous pouvez aussi l’interpeller et lui indiquer qu’il y a certaines choses difficiles à partager voire, pour l’instant, impossible à dévoiler.
De plus, le·la psychologue est tenu·e par un code de déontologie ainsi que par le secret professionnel. C’est-à-dire, que le contenu des séances ne peut être dévoilé à qui que ce soit, même après sa mort ! Vous êtes la seule personne à pouvoir autoriser le partage d’informations utiles avec un·e autre professionnel·le de santé (comme votre médecin traitant ou un·e psychiatre), dans le cadre de votre suivi.
« C'est trop cher, je vais demander à l’IA », « Est-ce que parler avec mes amis ne suffit pas ? »
Avoir des ami·e·s à qui parler, c’est important. Ils et elles peuvent vous soutenir et vous aider à traverser des moments difficiles. Cependant, ce n’est pas comparable à une thérapie. Cette dernière vous offre une écoute neutre et professionnelle, fondée sur des connaissances solides en psychologie. En effet, la relation thérapeutique permet de générer des changements durables. Elle aide aussi à mieux comprendre le sens de vos choix et de vos comportements. Ce qui dépasse souvent ce que peut offrir un cercle d’ami·e·s.
Quant à l’intelligence artificielle, elle peut vous fournir des informations générales ou vous aider ponctuellement. Mais elle ne remplace pas une thérapie pour plusieurs raisons :
- Elle manque d’empathie et de compréhension humaine. L’IA ne peut pas ressentir d’émotions, ni les nuances d’un discours.
- L’IA n’est pas capable d’établir une évaluation personnalisée, alors que le·la psychologue va adapter son approche à votre récit, interpréter votre langage non verbal dans son travail thérapeutique.
- L’IA ne peut pas établir une vraie relation humaine comme le fait un.e psy, ni installer un cadre de confiance et de confidentialité.
- La prise en charge en santé mentale nécessite une expertise approfondie et une capacité à gérer des situations complexes, parfois en urgence, ce qui dépasse les capacités actuelles de l’IA.
- Lorsque l’IA ne connait pas la réponse, elle répond quand même ! C’est ce qu’on appelle les “hallucinations de l’IA”. Vous aurez alors une réponse fausse ou trompeuse.
En bref : Le cercle amical et les outils numériques peuvent être un soutien, mais seul.e un.e psychologue peut vous offrir un accompagnement thérapeutique complet et personnalisé.
« J’ai peur de pleurer comme une madeleine et d’avoir l’air ridicule pendant la séance », « j’ai peur d’être jugée par mes proches, d’être considérée comme faible »
Ces peurs sont normales, mais infondées. En effet, pleurer en séance est un signe de lâcher-prise, de libération émotionnelle. C’est un processus naturel qui aide à avancer dans la thérapie. Les psychologues accueillent ces émotions sans jugement, avec empathie.
Consulter un·e psy n’est pas un signe de faiblesse. Au contraire, c’est un acte de courage et de prise en charge de soi. Reconnaître qu’on a besoin d’aide et chercher à aller mieux est une force, pas une faiblesse.
Parfois, la peur du jugement empêche de parler de ses difficultés. Un·e psy offre un espace confidentiel et sécurisé, sans jugement. Ce qui est souvent difficile à trouver dans son entourage.
« J'ai peur de franchir le pas, pourtant j’en ai besoin »
Pour franchir le pas, plusieurs démarches peuvent vous aider à vous sentir plus à l’aise :
- Demander des retours d’expériences à des ami·e·s qui suivent une thérapie : cela peut rassurer et donner une idée plus concrète de ce qu’est une séance.
- Faire un pré-entretien téléphonique : beaucoup de psychologues proposent un premier contact téléphonique gratuit ou peu engageant pour expliquer leur méthode, répondre aux questions et instaurer un lien.
- Faire une première consultation exploratoire : Cette séance permet de faire connaissance, d’exposer ses attentes sans commencer immédiatement la thérapie, ce qui peut rassurer.
- Choisir un·e psy avec qui on se sent à l’aise : Le professionnalisme est crucial, mais aussi la sensation de confiance. Il est possible de changer de psy si le premier ou la première ne vous convient pas.
Ma vie en PLUS
Les stéréotypes et la stigmatisation peuvent aggraver la souffrance des personnes concernées. Alors, pour vaincre la peur et la stigmatisation, parlons ouvertement de santé mentale. Partageons nos expériences vécues, et normalisons les troubles psychiques.
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