Dépression saisonnière ou blues hivernal ?
Lorsque le temps se fait plus gris, plus froid et plus sombre, nous sommes nombreuses et nombreux à nous sentir plus fatigué.e.s, moins dynamiques et même un peu plus moroses. Ces symptômes passagers peuvent être signe d’une dépression saisonnière. Océane Ghijselings, psychologue au sein de l’ASBL Un Pass dans l’Impasse, nous aide à mieux comprendre ce phénomène et nous explique comment y faire face.
« Souvent galvaudé, ce qu’on nomme communément « dépression hivernale » n’est souvent qu’un petit coup de blues lié au changement de saison. Selon les spécialistes de la santé mentale, on parlera plus volontiers de sentiment de déprime plutôt que de réelle dépression. Les symptômes se manifestent d’octobre à avril et disparaissent progressivement au printemps ou spontanément lors d’un voyage au soleil ».
Quels sont les signes de cette « dépression saisonnière » ?
« À l’arrivée de l’hiver, on peut avoir une difficulté à se mettre en mouvement, on va ressentir une perte d’élan et d’envie. On aura tendance à être plus fatigué.e et à dormir plus longtemps. L’appétit peut s’en trouver modifié également. De manière générale, c’est l’ensemble de notre cycle naturel qui va être déréglé ».
À quel moment faut-il s’inquiéter ?
« Ce sentiment de déprime doit être de courte durée. Si votre déprime affecte sérieusement votre quotidien, si elle se prolonge dans le temps ou qu’elle s’accompagne d’idées noires, il est préférable de consulter un.e professionnel.le de la santé mentale ».
Pourquoi a-t-on tendance à être plus fatigué.e à l’arrivée de l’hiver ?
L’explication est simple : quand notre œil perçoit une lumière vive et prolongée, notre organisme fait le plein d’énergie (sérotonine). Au contraire, quand le soleil ne fournit plus assez de lumière, nous sécrétons trop de mélatonine, l’hormone du sommeil. C’est la raison pour laquelle nous avons tendance à vouloir dormir plus lorsque les jours raccourcissent.
La luminothérapie est-elle une bonne idée?
L’idéal est de prendre l’air au moins 1 heure par jour et laisser pénétrer le maximum de lumière solaire à l’intérieur de sa maison. La lumière régule notre horloge biologique.
À titre d’exemple, une journée d’été aura une intensité lumineuse de 100 000 lux* alors que l’éclairage moyen d’un bureau sera de 400 à 500 lux. On aura vite compris le déficit en lumière qui est le nôtre en hiver.
Si ce manque de lumière pèse sur votre moral, la luminothérapie peut être la solution.
La luminothérapie intervient ici comme traitement naturel contre le blues hivernal. Grâce à une dose quotidienne recommandée de 10 000 lux tôt le matin pendant une trentaine de minutes, les personnes réceptives ressentiront rapidement les bienfaits contre des symptômes comme la perte d’énergie, l’hypersomnie (le fait de dormir plus longtemps) ou des difficultés d’endormissement.
Quels conseils donneriez-vous pour se prémunir de la dépression saisonnière ?
« Même en hiver, il est important de maintenir un rythme, une bonne hygiène de vie. Manger de manière équilibrée et saine en privilégiant les vitamines et les oméga 3.
Bougez, faites de l’exercice : l’activité physique aide votre corps à produire de la dopamine et de la sérotonine (les hormones du bien-être). Oxygénez-vous, prenez l’air même s’il fait mauvais. Apprenez à gérer le stress. Le stress peut aggraver les symptômes de la dépression saisonnière ».
Constate-t-on plus de passage à l’acte durant les mois d’hiver ?
Contrairement aux idées reçues, il y a bien plus de suicides pendant le printemps et le début de l’été que pendant les mois d’hiver.
Selon une récente étude scientifique, les pensées suicidaires seraient plus élevées en hiver mais il faudrait généralement plusieurs mois pour atteindre un point de basculement et tenter de mettre fin à ses jours.
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