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Maladies cardiovasculaires : et si nous chouchoutions nos artères ?

Épisode 11 -

Il est là. On l’oublie souvent. Il est pourtant le cœur de notre santé. Isabelle Moreau est gestionnaire de projets chez Solidaris. Cette ancienne enseignante fait aujourd’hui de la prévention pour informer la population au sujet, notamment, de ce qu’on appelle les maladies cardiovasculaires. En leitmotiv, un message : chouchoutez votre cœur et vos artères mais demandez aussi à la société d’en faire de même ! Explications…

Qu’entendez-vous par « maladies cardiovasculaires » ?

Dans « maladies cardiovasculaires », on entend les maladies du cœur et des vaisseaux sanguins. Le problème est toujours le même : ce sont des artères qui se rétrécissent et finissent par se boucher. Quand l’artère amène le sang, donc l’oxygène, vers le cœur, on parle d’angine de poitrine ou d’infarctus. Quand l’artère amène le sang vers le cerveau, on parle d’ accident cardiovasculaire (AVC).

Pourquoi est-ce que les artères se bouchent ?

Il y a plusieurs causes qu’on appelle « facteurs de risque ». Il y a des facteurs de risque individuels qui sont modifiables, sur lesquelles on a vraiment une influence. On peut avoir un impact sur l’alimentation, l’obésité, la sédentarité, le taux de cholestérol, la consommation d’alcool ou encore de tabac. On peut aussi veiller à prévenir tout risque de diabète de type 2. Notre mode de vie a donc un impact important sur la santé de nos artères.

Il existe également des causes plus collectives. Dans ce cas, ce sont plutôt nos politiques qui doivent y réfléchir et y travailler pour que nos conditions et nos lieux de vie soit plus propices au maintien d’une bonne santé. On a, par exemple, déjà tou·te·s entendu qu’il fallait manger 5 fruits ou légumes par jour ou de ne pas manger trop gras, trop sucré ou trop salé. Ce n’est pas évident de mettre ça en place tous les jours quand on sait que, dans notre société, les fruits et les légumes sont généralement plus chers que d’autres produits dits de malbouffe. Un autre exemple, dans les supermarchés, les rayons de biscuits, ou ce genre de produits, sont beaucoup plus longs et mieux mis en valeur que d’autres produits plus sains comme les fruits et les légumes.

Sommes-nous tou·te·s égales·aux devant les maladies cardiovasculaires ?  

Non, pas vraiment ! A côté des facteurs de risque modifiables, il y a des facteurs individuels non modifiables comme l’âge, le sexe ou l’hérédité. On peut avoir des prédispositions génétiques à développer certaines maladies.

Entre les hommes et les femmes, on n’est pas égales·aux non plus. On estime, selon certaines études, qu’entre 45 et 75 ans, ce sont les hommes qui on le plus de risques de mourir de maladies cardiovasculaires. Entre 75 et 84 ans, le risque est similaire mais au-delà de 85 ans, la tendance s’inverse et ce sont les femmes qui sont le plus à risque.

Ensuite, il y a l’âge. Il faut savoir que plus on vieillit, plus les parois de nos artères vont rétrécir et se rigidifier.

Et puis, il y a également les inégalités sociales en santé. Des études ont montré que, dans les quartiers économiquement faibles, la probabilité de trouver des produits sains, donc favorables à notre santé, est plus faible qu’ailleurs.

Comment éviter les maladies cardiovasculaires ?

A titre individuel, on peut tous avoir une influence si on adopte des habitudes de vie saines en faisant du sport, en mangeant sainement, en réduisant notre consommation d’alcool et de tabac. C’est pour cela que c’est très important pour Solidaris de sensibiliser et d’informer les gens pour qu’elles·ils aient vraiment toutes les cartes en main pour avoir un impact sur leur mode de vie. Nous avons créé le site www.santeducoeur.be pour donner des pistes aux personnes qui veulent prendre soin d’elles.

Il y a aussi des choses à faire au niveau collectif. Le Plan Wallon de Prévention et de Promotion de la Santé a pour objectif d’améliorer la santé cardiovasculaire de la population en ayant des réflexions et une stratégie complète pour la lutte, par exemple, contre le tabagisme. Il est aussi question de proposer des repas sains dans les écoles ou encore de réaménager le territoire avec davantage de pistes cyclables pour augmenter l’activité physique de la population. Solidaris soutient ce Plan Wallon et propose d’ailleurs toutes une série d’actions parce que la santé n’est pas que l’affaire des ministres de la santé, c’est l’affaire de tou·te·s et de tou·te·s les politiques. A chaque décision que l’on prend, dans n’importe quel domaine, que ce soit le logement, l’aménagement du territoire, l’enseignement… on doit penser à l’impact négatif et positif que cela peut avoir sur la santé.

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Conseils, défis, ateliers, tests pour savoir où vous vous situez… le site www.santeducoeur.be vous aide à adopter des habitudes de vie saines.  Faites-y un tour…