Grossesse : comment choisir son lieu d’accouchement ?
La naissance occupe une place capitale dans la vie des couples et des femmes. Le lieu d’accouchement a donc beaucoup d’importance pour pouvoir se sentir en confiance le jour J. Vinita Hainaut Das, sage-femme IBCLC, nous parle des différents lieux d’accouchement possibles en Belgique et les accompagnements qui s’y réfèrent.
Quels sont les lieux de naissance possibles en Belgique ?
#1 L’hôpital avec l’équipe soignante
La prise en charge se fait par l’équipe obstétricale de la maternité choisie. Les sages-femmes vont assurer la surveillance du travail et l’accompagnement affectif à la naissance. Dans certains hôpitaux, elles·ils pourront aussi réaliser les accouchements. Sinon, l’accouchement est réalisé par la·le gynécologue de la maman ou la·le gynécologue de garde au sein de l’hôpital. Certains hôpitaux acceptent que la·le sage-femme choisi·e en préparation à la naissance accompagne la future maman le jour de l’accouchement. Elle·il n’occupe dès lors pas un rôle médical, mais d’accompagnant·e et aidera la maman à se positionner, à respirer, à bien vivre son accouchement.
#2 L’hôpital avec un·e sage-femme indépendant·e
Certains hôpitaux ouvrent désormais l’accès de leurs salles de naissance aux sages-femmes indépendant·e·s. C’est ce que l’on appelle le « plateau technique ». La personne qui a suivi la grossesse, avec laquelle la préparation à la naissance a été accomplie, accompagne les parents à l’hôpital et assure l’accouchement. Dans ce cas, la·le sage-femme a à la fois un rôle médical et d’accompagnant·e. Les parents font souvent ce choix lorsqu’ils souhaitent un accouchement moins médicalisé, sans péridurale par exemple, tout en restant dans une structure hospitalière qui les rassure.
#3 L’hôpital en gîte de naissance
Les gîtes de naissance sont des espaces au sein même d’un hôpital, tenus par les sages-femmes de l’hôpital, mais aussi indépendant·e·s, qui permettent aux parents ayant un projet de naissance physiologique, c’est-à-dire moins médicalisé (ex : pas de péridurale, pas d’épisiotomie…), de pouvoir accoucher selon leurs souhaits. Des gîtes de naissance connus sont : « Le cocon » à l’hôpital Erasme (Bruxelles) et « Le nid » à Sainte-Elisabeth (Namur). Il en existe d’autres comme celui de l’hôpital André Vésale (Montigny-le-Tilleul) ou le projet Physalis du CHU Brugmann (Bruxelles).
#4 Les maisons de naissance
Les maisons de naissance sont des contextes extrahospitaliers. Ce sont des maisons, ou des parties de maison, tenues par un·e ou plusieurs sages-femmes indépendant·e·s, toujours à proximité d’un hôpital. La structure est moins médicalisée et accueille les parents qui ont un projet de naissance physiologique et le plus naturel possible. Le critère de base pour accoucher en maison de naissance est une grossesse « en santé », c’est-à-dire exempte de pathologies. Une maman qui ferait de l’hypertension par exemple, ne pourra pas y accoucher. Il faut aussi que la grossesse soit à terme (37 semaines d’aménorrhée minimum), qu’il y ait un seul bébé et qu’il se présente la tête en bas. Autre élément, en maison de naissance, en structure extrahospitalière ou à la maison, il n’y a pas de péridurale. La maman a toute la liberté pour pouvoir se mobiliser ou se reposer quand elle le souhaite, et c’est cette absence de contrainte qui permet de traverser la puissance des contractions.
#5 À domicile
À domicile, la grossesse est suivie par la·le sage-femme qui a suivi la grossesse. Lorsque le travail se met en route, la·le sage-femme rejoint le domicile de la future maman. Lorsque l’arrivée du bébé est imminente, un·e deuxième sage-femme arrive pour pouvoir accueillir le bébé.
Quel est le rôle d’un·e sage-femme avant et pendant la grossesse ?
La·le sage-femme est une personne formée à suivre les grossesses « en santé », c’est-à-dire physiologique, soit 85 % des grossesses. Toute femme peut être suivie par un·e sage-femme et ce, dès qu’un projet de naissance se fait ressentir. Elle·il peut être consulté·e avant la conception de l’enfant, effectuer des examens complémentaires comme une prise de sang, prendre la tension, écouter les battements de cœur du bébé ou vérifier la hauteur utérine. Elle·il pourra également prescrire des examens. La seule chose qu’elle·il ne fait pas, ce sont les échographies. À ce moment-là, deux ou trois consultations sont prévues avec un·e gynécologue. Les échographies de contrôle peuvent être réalisées dans l’hôpital choisi comme référence.
Comment bien choisir son lieu d’accouchement ?
L’élément fondamental est d’opter pour un endroit où l’on se sent en sécurité. Certaines femmes vont se sentir en sécurité avec une équipe obstétricale complète au sein d’un hôpital, d’autres dans leur cocon familial ou en maison de naissance. Il est important de vérifier que les protocoles de l’hôpital choisi sont en accord avec notre projet de naissance. Un hôpital avec des taux de péridurales, de césariennes ou d’épisiotomies élevés, par exemple, aura, plus que probablement, des protocoles stricts et une approche plus médicalisée de l’accouchement. De même, demander quel matériel peut être mis à disposition peut orienter le choix (accès à un ballon, à un bain de dilatation ou à une salle dans laquelle il est possible de se mobiliser plus facilement et d’avoir plus d’intimité…).
Que se passe-t-il en cas de complications si on n’est pas à l’hôpital ?
Une étude parue dans The Lancet Medical Journal reprend au total 500 000 accouchements des années 90 à nos jours. Cette étude compare des accouchements à domicile et à l’hôpital. Les conclusions montrent qu’il n’y a pas plus de mortalité périnatale et néonatale en accouchant à la maison qu’à l’hôpital. Lors d’un accouchement à domicile, il y a toujours deux sages-femmes, formé·e·s, qui savent reconnaitre si un accouchement se passe bien ou mal. Si la situation devient critique, elles·ils n’hésiteront jamais à transférer la maman à l’hôpital. D’autre part, les sages-femmes viennent avec du matériel et sont tout à fait capables de prendre en charge les premiers soins maman-bébé en cas de besoin. Si la maman demande une péridurale au milieu de l’accouchement, elle sera également transférée à l’hôpital.
Quel est le choix le plus courant ?
Beaucoup de couples sont suivis d’emblée par un·e gynécologue et ont tendance à accoucher à l’endroit où elle·il travaille. Peu de femmes, lorsqu’elles sont enceintes ou avec un projet de grossesse, optent pour une sage-femme au lieu d’aller voir leur gynécologue. Souvent, lorsqu’elles sont suivies par un·e gynécologue, elles rencontrent une sage-femme lors de la préparation à la naissance ou après, lors du retour à la maison. Pourtant, il est important qu’elles prennent conscience qu’il y a d’autres possibilités que l’hôpital où travaille leur gynécologue, surtout si cet hôpital n’est pas ouvert à leur projet de naissance.
Ma Vie en PLUS
Le site de l’union professionnelle des sages-femmes belges, www.sage-femme.be, est un site dédié aux parents. Ils vont pouvoir y trouver beaucoup d’informations comme la liste des sages-femmes et leurs spécialités.