Don de lait maternel : Un indispensable pour de nombreux bébés
Peu de parents le savent avant d’y être confrontés, le don de lait maternel, encadré par les lactariums, permet parfois de sauver la vie de nombreux bébés.
Le lait maternel a de nombreuses propriétés bénéfiques pour la santé des nouveaux nés. C’est pourquoi le recours au don est recommandé dans certains cas. Concrètement comment ça se passe ? On fait le point avec Marjorie Debande, diététicienne et référente de la banque de lait maternel à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola.
Pourquoi le don de lait maternel est important ?
Pour les grand·e·s prématuré·e·s (entre 26 et 27 semaines d’aménorrhées) qui en bénéficient, le lait maternel est considéré comme un médicament de par ses propriétés. Le lait de don va permettre de limiter les risques de contracter des problèmes intestinaux, comme par exemple, l’entérocolite (nécrose intestinale) qui peut être une conséquence grave de l’immaturité digestive de la·du prématuré·e. C’est aussi indispensable pour le développement de l’enfant et de son système immunitaire.
Certaines mamans n’auront pas l’opportunité d’allaiter pour de multiples raisons (production non suffisante, maladie, médication, etc.). Il faut alors passer à des alternatives. C’est là que le lait maternel de don entre en jeu.
Le lait maternel est aussi utilisé avec des enfants un peu plus âgés qui ont des antécédents de troubles intestinaux et qui ont des difficultés d’absorption. L’hôpital propose alors aux parents d’utiliser le lait maternel de don pour nourrir l’enfant.
Quels sont les critères pour donner son lait maternel ?
Les mamans qui donnent leur lait maternel doivent être en bonne santé, ne pas fumer, ne pas boire d’alcool et avoir du lait extrait avant les 6 mois de l’enfant. Avant 6 mois, le lait a une composition plus riche et adaptée aux prématurés.
Avant d’effectuer son don, la donneuse devra se présenter à une consultation médicale (questionnaire et examen physique) et réaliser une prise de sang. Après résultat, la banque de lait prendra contact avec la maman donneuse pour organiser la logistique.
Le lait maternel doit être amené par les parents en respectant la chaîne de froid (transport rapide dans des frigobox avec glace). Une analyse bactériologique sera ensuite réalisée pour s’assurer de la qualité du lait. Si les résultats sont bons, le lait sera pasteurisé, stocké, conservé pendant 6 mois et mis à disposition des enfants dans le besoin.
Où faire un don ?
En Belgique, il existe quatre banques de lait officielles qui acceptent les dons : celle de l’Hôpital universitaire des Enfants Reine Fabiola ainsi que celle du CHR de la Citadelle, du CHC Site St Vincent à Liège et de la KUL.
En dehors de ces structures, il n’est pas possible de faire un don de lait maternel.
Combien cela coûte ?
Ça ne coûte rien. La consultation et les examens sont gratuits. Les récipients pour collecter le lait sont fournis par le service. La donneuse doit, par contre, apporter elle-même le lait à l’hôpital.
Quels sont les risques si le lait maternel ne vient pas d’une structure officielle ?
Sans encadrement spécifique, ces dons de lait ne sont pas contrôlés. Il y a donc un risque de contamination par des virus, des bactéries ou des médicaments. Si votre voisine vous donne son lait maternel sans les mesures d’hygiène prises dans une banque de lait, votre enfant risque d’avoir une belle gastro. Si elle est atteinte du VIH, votre bébé est exposé au virus et ça, c’est beaucoup plus grave !
Ne prenez pas de risques inutiles, dans les banques de lait maternel, le lait subit systématiquement un contrôle bactériologique et est pasteurisé. Si vous avez envie de donner votre lait, passez par ces infrastructures officielles.
Ma vie en PLUS
Plusieurs types de congés d’allaitement existent :
- Le congé dit prophylactiques qui concerne les mamans travaillant dans un environnement à risque. La mutuelle indemnise alors la maman faisant l’objet de cet écartement prophylactique pour allaitement à raison de 60% de son salaire brut. La maman peut bénéficier de cette rémunération jusqu’aux 5 mois de son bébé.
- Le congé d’allaitement sans solde
- La pause d’allaitement : Chaque jour de travail, vous avez droit à :
- 1/2 h de pause d’allaitement si vous prestez au moins 4 heures par jour ;
- 1h (ou 2 fois 1/2h) si vous prestez 7h30 par jour.
Pour ce temps de travail non presté, la travailleuse salariée recevra, de sa mutualité, une indemnité égale à 82 % de son salaire brut non plafonné.