Glaucome : comment faire face au handicap soudain ?
Comment faire face à l’apparition soudaine d’un handicap ? Comment garder le moral ? Comment reconstruire sa vie ? L’influenceuse Caro, la Belge maléfique, atteinte d’un glaucome, témoigne pour Ma vie en PLUS. Elle nous raconte avec force et humour ce jour où elle a perdu un œil.
Qu’est-il arrivé à votre œil ?
Un matin en allant travailler, je ne me sentais pas très bien et je me suis aperçue que j’avais une grosse tâche noire au niveau de l’œil droit. Travaillant toute seule, j’ai quand même fait ma journée de travail pour ne pas devoir fermer le magasin. Ce n’est que le lendemain matin que je me suis rendue aux urgences ophtalmo. On m’a directement hospitalisé car j’avais une uvéite (inflammation de certains tissus) et un glaucome (lésions du nerf optique). Le soir en allant me coucher, je voyais encore des deux yeux et à mon réveil ce n’était plus le cas.
J’ai vécu comme ça pendant 4 ans, sans ressentir de douleur physique. L’année passée, j’ai commencé à éprouver de grosses douleurs au niveau de l’œil. Malgré deux opérations, les douleurs étaient toujours présentes. Une troisième opération était prévue sans réelle certitude quant à sa réussite. Deux choix s’offraient à moi, soit tenter la troisième opération soit éviscérer mon œil, j’ai choisi l’éviscération, l’ablation de l’œil.
Comment avez-vous fait face à cette épreuve ?
Après avoir effectué l’éviscération de mon œil, j’avais l’impression d’être un monstre mais j’ai la chance d’être entourée de ma fabuleuse fille, de mes ami·e·s et de ma communauté qui étaient là pour moi. Les équipes médicales qui m’ont pris en charge étaient également incroyables.
Il y a des moments très compliqués, c’est presque tout le temps les montagnes russes mais ce que je veux partager c’est que le handicap ne définit pas qui vous êtes.
Pourquoi partagez-vous votre expérience sur les réseaux sociaux ?
Comme à peu près tout dans ma vie, j’ai décidé de parler de mon handicap et de ma situation en utilisant l’humour. Ma communauté aime beaucoup ma façon de faire passer des messages d’espoir. L’humour, c’est ma façon d’accepter les choses, c’est ma thérapie.
En quoi cette expérience a changé votre perspective sur la vie ?
C’est une seconde vie qui s’offre à moi, je vois les choses autrement même si je ne les vois que d’un œil. Bien que ça soit très compliqué dans la vie de tous les jours, on ne m’a jamais fait me sentir différente des autres. En soit, personne ne se doute que j’ai une prothèse si je n’en parle pas.
J’ai pu également garder mes yeux vairons et j’ai pu mélanger trois couleurs dans ma prothèse : la mienne, celle de ma maman et celle de ma fille.
Que diriez-vous à celles et ceux qui doutent de leur capacité à surmonter une telle épreuve ?
Personnellement, réaliser des vidéos m’a beaucoup aidée et je n’ai plus aucun mal à montrer aux gens comment enlever une prothèse, la remettre ou encore comment l’entretenir. Une autre grosse partie de la guérison réside dans le fait de garder le moral, j’ai donc été voir une psychologue.
J’aimerais dire aux personnes qui lisent ces lignes que s’il y a de la peur ou des doutes, il faut vraiment essayer de positiver la situation et croire en ses capacités de résilience. Quand on est au plus bas, on ne peut que remonter.
Ma vie en PLUS
Vous faites, vous aussi, face à l’apparition d’un handicap soudain ? Esenca peut vous aider ! L’association informe, accompagne et défend les personnes en situations de handicap.