Les soins verts ou les bienfaits de la connexion à la nature

Pionnier de la connexion à la nature, le peuple japonais était le premier à prendre des bains de nature il y a plus de 40 ans. Depuis, la méthode a évolué et la pratique s’est répandue. L’Europe embraye depuis quelques années autour des soins verts, même si la Belgique reste à la traîne

"Soins verts", c'est quoi ?

Les soins verts visent à relier nature et médecine et à considérer l’environnement naturel comme un outil thérapeutique ou de prévention, autant pour des bienfaits liés à la santé mentale que physique.

De là sont nées une multitudes d’initiatives basées sur l’interaction entre les humains et le Vivant ! Sylvothérapie (thérapie par les arbres), zoothérapie (thérapie par les animaux), agriculture sociale, … dont l’objectif est toujours basé sur la santé et le bien-être à titre préventif o curatif.

La nature comme outil thérapeutique

L’agriculture sociale se répand dans de plus en plus de fermes en Belgique. Certes les activités de la ferme ont une valeur thérapeutique, mais ce qui est visé c’est plutôt une reconnexion qui passe à la fois par une relation aux humain.e.s et une relation aux choses en l’occurrence les « vivant.e.s ».

La dimension de « soins verts » de l’agriculture sociale est un processus global qui va du prescripteur éventuel jusqu’à la ferme, en incluant l’institution sociale ou de santé qui accompagne éventuellement la personne bénéficiaire et l’agriculteur·ice accueillant·e.

Les bénéficiaires de soins verts sont généralement accueilli.e.s dans ces fermes pour faire du maraîchage ou soigner des animaux. Tout le monde est gagnant, l’agriculteur·.ice reçoit un coup de main et les personnes s’épanouissent au rythme de la nature.

Prescrite par un·e spécialiste de la santé et encadrée par des organismes intermédiaires, cette thérapie au contact de la nature et des saisons pourrait constituer une étape dans le cadre d’un trajet de réintégration sur le marché de l’emploi.

Pourquoi un tel succès ?

En 2022, un.e citoyen belge sur quatre souffrait de troubles anxieux ou dépressifs. En 2018, c’était une personne sur dix.

De nombreuses études démontrent les bienfaits de l’exposition à la nature dans le traitement de ces pathologies. En renouant avec les environnements naturels, nous prenons conscience de l’importance de préserver ces espaces pour les générations futures.

L’absence d’exigence semble avoir l’avantage d’en même temps inscrire la personne dans un contexte de vie réelle et d’activités ordinaires. Cette dimension est particulièrement importante pour les personnes qui souffrent d’épuisement professionnel.

Les soins verts permettent d’améliorer l’état de santé de nombreuses personnes souffrant de burnout ou de dépression. Dans bon nombre de cas, cette pratique a permis de réduire voire de supprimer la prise d’antidépresseurs.

Quand on voit le budget que ces médicaments représentent pour notre sécurité sociale, on comprend mieux pourquoi certain.e.s militent pour que ces dispositifs soient officiellement reconnus comme processus thérapeutiques. Aux Pays-Bas par exemple, 1250 fermes accueillent par an plus de 30 000 patient.e.s dans leur processus de rétablissement. Ces structures de soins verts sont reconnues par l’INAMI et y intègrent des prestataires de soins. À quand ce type d’accompagnement chez nous ?

Les soins verts en Belgique

Aujourd’hui, l’agriculture sociale en Belgique c’est 370 fermes en Wallonie, quelques fermes urbaines bruxelloises et 1000 « zorgboederijen » en Flandre.

En 2023, le collectif « soins verts » avec le soutien de la Fondation Roi Baudoin a lancé le programme « Terre de vie ».  En partenariat avec la KUL, ce projet pilote a pour objectif de mesurer en quoi le contact au « vivant » peut aider les patient.e.s en burnout dans leur processus de rétablissement. Le programme Soins verts comprend également un volet de sensibilisation du public et de dialogue avec les autorités compétentes.

Ma vie en PLUS

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