Arrêter de fumer ? Oui mais avec un·e tabacologue !
La·Le tabacologue est un·e professionnel·le de la santé dont la spécialité est l’accompagnement des fumeurs vers l’arrêt du tabac. En effectuant un diagnostic complet, la·le tabacologue oriente les patients vers le traitement le plus adapté à leur situation. Arrêter de fumer est un exercice de volonté et la·le tabacologue constitue un important soutien dans la démarche de sevrage.
Nous avons rencontré Marc Moers, tabacologue et hypnothérapeute afin de démystifier l’accompagnement par un· professionnel·le.
Peut-on définir un profil type des personnes qui souhaitent arrêter de fumer ?
On pourrait en effet scinder ces personnes en plusieurs catégories.
Dans le cadre d’un partenariat avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, j’encadre des groupes d’adolescent·e·s, c’est un public assez particulier. La motivation n’est pas toujours au rendez-vous car certain·e·s commencent à être dépendant mais n’ont pas de soucis de santé et la seule raison qui les pousse à arrêter de fumer c’est l’aspect financier. Malheureusement, souvent, cette motivation s’essouffle rapidement et lors d’une situation de stress ou d’une soirée entre ami·e·s, elles·ils ont bien des difficultés à maintenir leur sevrage.
À l’hôpital, les personnes que j’accompagne ont généralement entre 30 et 60 ans. Certaines viennent en consultation car elles veulent arrêter de fumer mais n’y arrivent pas seules. D’autres viennent sur les conseils d’un·e médecin car leur santé est en danger. Ce sont des profils et des démarches complètement différents. L’accompagnement sera lui aussi tout aussi différent. Pour qu’un sevrage fonctionne, il est important que la personne accepte d’arrêter et prenne la responsabilité de son sevrage. La·Le tabacologue est là pour mettre les gens dans de bonnes conditions pour arrêter de fumer mais ne peut évidemment forcer personne.
En quoi consiste une première visite chez un·e tabacologue ? Comment se passe l’accompagnement ?
Lors de la première rencontre, on fait un bilan tabacologique. La·Le tabacologue est un partenaire qui va proposer des méthodes et techniques pour aider au sevrage.
Afin de maximiser les chances de réussite, différentes approches sont mises en place en parallèle, telle une véritable boîte à outils. L’hypnose est un outil très intéressant, comme les substituts nicotiniques et comme l’approche cognitivo-comportementale (prendre conscience de ses pensées automatiques afin de pouvoir les modifier). Arrêter de fumer est un phénomène complexe qui demande une boîte à outils complète.
Comment fonctionne l’hypnose dans ce cas ?
On est en hypnose quand on est très concentré sur un sujet, quand on a l’impression que le temps passe vite. Durant ces moments- là, le cerveau est boosté. C’est très intéressant d’utiliser cette méthode car quand on est très concentré sur quelques chose, on ne pense pas à autre chose.
Si vous adorez jouer au padel par exemple, il sera très intéressant de jouer davantage au padel au moment d’arrêter de fumer car quand vous jouez, vous ne pensez pas à fumer. Il est important de trouver des ressources dans lesquelles vous rentrez dans un état hypnotique afin d’oublier votre ancienne addiction.
En moyenne, combien de séances sont nécessaires pour arrêter de fumer ?
Lors de la première séance, la·le tabacologue réalisera un bilan tabacologique.
La 2ème séance sera consacrée à la mise en place des substituts nicotiniques. Lors de cette séance, on parlera également des sources de distraction, des compensation dans la recherche des états hypnotiques, …
Au 3ème rendez-vous, les patients ont arrêté depuis quelques jours. On voit comment ça se passe et s’il faut faire des adaptations. Au mieux ça va, moins on les voit.
On les revoit après 1 mois d’arrêt, ou à la fin des substituts nicotiniques, et si tout va bien, on les revoit après 3 mois et après 1 an de sevrage.
Huit séances sont prises en charge par l’INAMI et généralement c’est suffisant.
Que diriez-vous aux personnes qui hésitent encore à arrêter de fumer ?
Je leur dirais d’aller voir un·e tabacologue pour faire un bilan, ça permet de voir où ils en sont. L’idée n’est pas d’obliger les gens mais de les aider. Peut-être que ce n’est pas le bon moment pour eux d’arrêter mais la·le tabacologue est aussi là pour amorcer une réflexion.
Ma vie en PLUS
Le saviez-vous ? Votre mutualité intervient dans les frais de consultation d’un·e tabacologue à raison de 8 consultations sur une période de 2 ans chez un·e tabacologue reconnu :
- 30 € de remboursement pour la première consultation et 20 € pour les 7 consultations suivantes ;
- Pour les femmes enceintes, 30 € de remboursement à chaque consultation.
Trouvez un·e tabacologue près de chez vous sur https://repertoire.fares.be/