Le vrai du faux sur l’avortement
Il existe de nombreux préjugés et idées reçues sur l’avortement, propagés par les anti-IVG via des sites internet particulièrement bien référencés. Eloïse Malcourant, chargée de communication pour Sofélia, la Fédération militante des Centres de Planning familial solidaires, fait le point sur ces à priori et les décode pour nous.
#1. Ce sont plutôt les jeunes filles qui avortent
Cette image est totalement fausse. La moyenne d’âge des femmes qui ont recours à une interruption volontaire de grossesse se situe bien au-delà, aux alentours des 28 ans. On constate d’ailleurs, si nous prenons en compte les statistiques récentes, que cette moyenne d’âge a légèrement augmenté depuis 2012.
#2. Le nombre d’IVG augmente chaque année
Cela ne reflète absolument pas les chiffres officiels récoltés par la Commission nationale d’évaluation relative à l’interruption volontaire de grossesse. Celle-ci recense environ 20.000 avortements pratiqués chaque année sur le territoire belge. Ce chiffre est stable depuis plusieurs années et d’après les constats de la Commission, il a même tendance à diminuer.
#3. L’IVG provoque différents effets secondaires
Cette information émane directement de certains sites « anti-choix ». Les sites anti-avortement véhiculent des idées fausses mais aussi des témoignages culpabilisants de femmes ayant eu recours à une IVG qui aurait provoqué de graves conséquences sur leur santé mentale. Ces sites répandent aussi l’idée que l’avortement provoquerait le cancer du sein ou rendrait stérile, deux idées totalement fausses également.
Un des sites les plus connus pour ceci est www.ivg.net, particulièrement bien référencé, il ne peut en aucun cas servir de base d’information pour les femmes recherchant des faits ou des information avérées sur l’avortement. C’est la raison pour laquelle en Belgique www.jeveuxavorter.be a été mis en place afin d’informer de manière claire, pratique et fiable au sujet de l’avortement.
#4 Tout·e·s les soignant·e·s ne pratiquent pas l’IVG
Effectivement, en Belgique un·e médecin a la possibilité d’invoquer la clause de conscience afin de ne pas avoir à pratiquer une IVG, mais avec l’obligation d’immédiatement renvoyer la patiente vers un·e autre soignant·e afin que la demande de cette femme soit tout de suite prise en charge. En l’absence de ce renvoi obligatoire, la·le médecin ne voulant pas pratiquer une IVG pourrait faire trainer le dossier et donc mettre la patiente dans l’embarras. Néanmoins, dans certains pays comme l’Italie où 70% de médecins sont objectrices·teurs de conscience, la clause de conscience pose problème. La conséquence en est qu’une femme voulant recourir à l’IVG doit parfois parcourir des centaines de kilomètres avant de trouver un·e médecin qui sera d’accord de pratiquer l’avortement. En Belgique, nous constatons un manque d’intérêt pour la pratique de la médecine en Centre de Planning familial et pour la pratique de l’avortement. En effet, les étudiant·e·s en médecine et en gynécologie-obstétrique ne sont pas suffisamment sensibilisé·e·s à ces pratiques. Sofélia souhaite donc remobiliser les étudiant·e·s vers la médecine sociale afin de pallier à la pénurie de médecins qui guette les Centres de Planning familial.
#5 Pilule abortive = pilule du lendemain
Pas du tout. Il existe deux types de pilule de contraception d’urgence. La première peut être prise jusqu’à 3 jours après le rapport sexuel à risque. La seconde jusqu’à 5 jours après. L’efficacité de ces pilules diminue en fonction du moment de la prise. Elles ont pour effet de bloquer ou de retarder l’ovulation. Il s’agit donc bien ici d’un effet contraceptif.
La pilule abortive n’a pas le même effet puisque dans ce cas, une grossesse a débuté. Ce ne sont donc pas du tout les mêmes pilules.
#6 L’IVG se pratique essentiellement à l’hôpital
Ce qui est totalement faux puisque 4 avortement sur 5 en Belgique ont lieu dans des Centres de Planning familial, en Wallonie et à Bruxelles, et dans des « abortus centra en Flandre. 80% des IVG sont donc prises en charge par les équipes de professionnel·le·s travaillant dans ces Centres. Chaque femme est écoutée, accompagnée et aidée au cas par cas et guidée au travers d’un processus professionnel de qualité qui va de l’accueil au rendez-vous de contrôle dans le respect de sa volonté et de sa liberté de choix.
Ma Vie en PLUS
Le site-clé qui apporte des informations claires, vérifiées et pratiques auprès de la population à propos de l’IVG est www.jeveuxavorter.be.