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Quand l’avortement devient compliqué : 4 exemples concrets

Épisode 3 -

La loi de 2018 sur l’avortement impose aux femmes que l’interruption volontaire de grossesse (IVG) soit pratiquée dans un délai de 12 semaines de grossesse. Au-delà de ce délai, elle est interdite, sauf pour raisons médicales. Sofélia milite pour que ce délai soit allongé à 18 semaines. Eloïse Malcourant, chargée de communication pour Sofélia, illustre à travers 4 témoignages, cette nécessité de changer la législation.

#1 Quand un médicament « masque » la grossesse

Une pharmacienne de 37 ans, prenant la pilule en continu depuis 20 ans a « découvert » sa grossesse à 15 semaines. Le délai des 12 semaines étant dépassé, elle a dû se rendre aux Pays-Bas pour avorter. On attendrait de la part d’une pharmacienne qu’elle soit formée et informée sur les risques possibles liés à la prise de certains médicaments, mais même la vigilance de cette professionnelle a été trompée. Voilà la preuve factuelle que cela peut arriver à tout le monde, y compris des personnes qui sont professionnelles dans le domaine de la santé.

#2 Quand l’IVG « bugge »

Ce cas relate l’histoire d’une jeune femme de 27 ans qui oublie de prendre sa pilule. Elle tombe enceinte et décide de recourir à une IVG. Elle se rend chez son gynécologue qui va pratiquer un avortement médicamenteux à 8 semaines de grossesse. Le traitement ne se passe pas comme prévu et le gynécologue n’assure pas le suivi convenablement. Résultat : la jeune femme est toujours enceinte à 15 semaines de grossesse et ne peut donc plus avorter en Belgique. Elle devra se rendre aux Pays-Bas afin de pouvoir bénéficier d’une intervention chirurgicale et interrompre la grossesse à 15 semaines.

#3 Quand le contexte conjugal mène à l’IVG in extremis

Une jeune femme vit avec un partenaire violent et tombe enceinte. A 7 semaines de grossesse et après un énième épisode violent de la part de son partenaire, elle décide de le quitter. Le comportement de ce partenaire l’oblige à faire appel à la police afin d’être protégée et les choses prennent un certain temps avant d’être plus ou moins apaisées et lui laisser le temps de s’interroger sur sa grossesse. Elle prend alors la décision de ne pas garder l’enfant issu de cette relation. Malheureusement, le délai des 12 semaines est entre-temps dépassé et elle va devoir se rendre aux Pays-Bas pour pouvoir avorter.

#4 Quand un choc post traumatique retarde l’IVG

Dans les cas de dépassement du délai qui ont été constatés, il y a plusieurs cas de femmes victimes de viol. Lorsqu’une femme subi un traumatisme aussi violent qu’un viol, elle est souvent en situation de choc post traumatique qui l’empêche de pouvoir s’organiser rapidement et de manière structurée. Lorsqu’elle se rend compte de sa grossesse, le délai légal des 12 semaines est souvent dépassé. Ces femmes doivent alors se rendre aux Pays-Bas pour pouvoir bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse.

Mais encore…

Il y en a encore beaucoup d’autres cas, émanant notamment d’une pratique appelée le « sabotage contraceptif ». Elle désigne l’ensemble des comportements d’un partenaire qui sabote la contraception dans le but de provoquer une grossesse à l’insu de la femme qui pense par conséquent être protégée.

Ma Vie en PLUS

Le site internet www.jeveuxavorter.be donne des informations utiles, pratiques et fiables sur l’interruption volontaire de grossesse. Que dit la loi ? Où aller pour avorter ? Comment se déroule l’IVG ? Combien ça coûte ? Ce site internet répond à toutes ces questions.