Comment parler du préservatif aux ados ?
La sexualité et le port du préservatif font partie des quelques discussions que bon nombre de parents redoutent ou voudraient éviter. Même si la question touche à l’intime et que cela peut être tabou, il est pourtant très important d’oser en parler avec ses enfants. Pour vous y aider, Eléonore Naomé, chargée de communication chez Latitude Jeunes, vous propose quelques conseils.
Conseil n°1 : Etre ouvert·e à une discussion sur le préservatif
C’est important de parler des questions en lien avec la sexualité dès que l’occasion se présente et de ne pas attendre un moment précis, qui, dans votre esprit, vous parait être le meilleur moment. Quand des questions arrivent, c’est bien de pouvoir y répondre. Se préparer un peu en amont, faire quelques recherches peut donc s’avérer bien utile. Si vous n’avez pas eu le temps de vous préparer, c’est tout à fait acceptable de dire à l’ado : « Je ne sais pas te répondre maintenant, est-ce que ça te dit qu’on fasse des recherches ensemble ou que je me renseigne et que je revienne vers toi plus tard ? ». On peut également orienter l’ado vers un centre de planning familial ou des spécialistes de la question.
Autre élément-clé : répondez à la question posée sans vous laisser emporter par tout ce que vous voudriez lui dire. Cela laisse, à l’ado, le temps d’emmagasiner les informations à son rythme et de poser des questions qui correspondent à l’avancée de sa propre réflexion sur le sujet.
Conseil n°2 : s’adapter à l’âge de l’enfant
A 6 ans, par exemple, cela n’a pas d’intérêt de commencer à parler contraception. Vers 11 ans, par contre, cela commence à être intéressant. A cet âge-là, les enfants ne sont pas mal à l’aise ou gênés face à ces questions. Au contraire, ils vont plutôt être curieux et ouverts aux informations. Du coup, commencer à en parler à cet âge-là permet d’en faire un sujet banal sur lequel on pourra revenir quand l’ado aura 13, 14 ou 15 ans, moment où de vraies questions arriveront de son côté.
Conseil n°3 : profiter des rendez-vous médicaux
Si votre fille a rendez-vous chez la·le gynécologue ou que votre fils doit se faire vacciner contre le papillomavirus, c’est une bonne porte d’entrée pour parler sexualité et préservatif.
Conseil n°4 : Profiter de la vie de famille
Faites-en une discussion banale et non un cours magistral théorique, grave et sérieux. Pour cela, c’est bien de se baser sur ce que vit la·le jeune dans son quotidien. Si on regarde une série en famille où il est question de sexualité, de VIH ou de contraception, on peut partir de là et demander à son ado si il ou elle sait ce qu’est le VIH, par exemple.
On évitera les phrases moralisatrices du type : « J’espère que tu ne vas pas faire n’importe quoi avec n’importe qui ! »
Conseil n°5 : utiliser les outils disponibles
Il ne faut pas hésiter à se servir de supports concrets comme des vidéos, des brochures ou encore des informations qu’on trouve en ligne. Pourquoi ne pas laisser traîner une brochure sur la table…
Si votre ado ne se sent pas à l’aise d’en parler avec vous, n’hésitez pas à lui conseiller d’aller dans un Centre de planning familial où du personnel qualifié et formé pourra répondre à toutes ses questions.
Conseil n°6 : Normaliser l’utilisation du préservatif
Parler de l’importance des préservatifs pour se protéger des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et des grossesses non désirées permet aussi d’insister sur le fait qu’il s’agit d’une question de respect de soi et de ses partenaires.
Pour normaliser l’utilisation du préservatif, on peut en laisser quelques-uns dans la pharmacie familiale. Cela envoie un message positif : « C’est ok de les utiliser ! ».
On peut préférer l’approche plus factuelle en montrant à l’ado où trouver la date de péremption sur le préservatif ou en lui expliquant comment l’utiliser ou dans quel endroit il ou elle peut s’en procurer. Cela participe de la normalisation de la chose et constitue une porte d’entrée pour en parler.
Ma vie en PLUS
Ce n’est pas parce qu’on interdit que ça ne se produira pas ! Rester dans le dialogue, dans le non-jugement avec votre ado est essentiel pour l’encourager à adopter des comportements protecteurs pour sa santé et celle des autres.
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