Premières relations amoureuses : 8 conseils pour accompagner son ado
Puberté, premiers émois, exploration de soi... L’adolescence est une période pleine de chamboulements. En tant que parent, on peut vite se sentir dépassé·e. Pourtant, informer son ado sur les premières relations amoureuses, c’est lui offrir des repères essentiels. Marine Van Laar, assistante sociale au Centre de Planning familial de Liège partage ses conseils clés pour un dialogue serein.
Conseil n°1 : ne projetez pas votre propre sexualité sur votre ado
Ce n’est pas parce que vous avez eu vos premières relations tôt (ou tard !) que ce sera le cas de votre fille ou votre fils. En effet, chaque ado évolue à son rythme. Même si votre enfant vous semble avoir l’âge, il ou elle n’est peut-être pas encore intéressé·e par une relation affective ou amoureuse. Pour savoir si c’est le cas, soyez à l’écoute des indices qu’il ou elle vous partagera.
Conseil n°2 : posez des questions... Mais pas n’importe lesquelles !
Evitez les questions trop directes qui pourraient gêner votre enfant ou encore le fameux “Alors, t’as un·e amoureux·se ?!”. Car après tout, on n’est pas obligé·e d’en avoir un·e . Marine raconte qu’“en animation, on sensibilise au fait qu’être en couple n’est pas une obligation, qu’on ne dépend pas de quelqu’un, qu’on peut exister seul·e.”
Pour évaluer où se situe votre ado dans la découverte de sa sexualité, posez-lui plutôt ce genre de questions : “Je vois que tu es proche de cette personne. Qui c’est pour toi ? Qu’est-ce que tu ressens ?” L’adolescence est une période de questionnements, de doutes. Alors, votre ado n’a peut-être pas la réponse à votre question. Mais en la lui posant, vous ouvrez le dialogue et lui offrez un cadre sécurisant pour échanger.
Conseil n°3 : tentez la discussion, mais sans jamais la forcer
Il n’existe pas de “bon moment” pour parler sexualité. Si l’ado se braque, file dans sa chambre, c’est qu’il ou elle n’est pas prêt·e.
En revanche, si votre enfant vous parle un peu de ses relations ou si vous remarquez qu’une personne revient sans cesse dans les discussions, c’est un bon indice pour entamer la discussion. Vous pouvez simplement dire : “ Je vois que cette personne prend de plus en plus de place, je pense que c’est important que le jour où tu auras envie d’aller plus loin, tu aies les bonnes informations.”
En Belgique, les animations EVRAS sont obligatoires en 6e primaire et en 4e secondaire. Profitez-en pour rebondir à la maison : “Tiens, tu as eu une animation à l’école, de quoi avez-vous parlé ?” “Qu’est-ce que tu as compris ?”
“Lorsqu’on rencontre les jeunes en animation Evras, ils et elles sont rassuré·es d’avoir les informations avant leurs premières relations, pour ne pas être pris au dépourvu” explique Marine.
Conseil n°4 : mettez des livres et brochures à disposition à la maison
Vos enfants doivent pouvoir accéder à des informations fiables, même s’ils sont réfractaires à l’échange ou si vous ne vous sentez pas à l’aise pour parler sexualité. En effet, de nombreuses études démontrent que la prévention réduit drastiquement les risques de violences sexuelles chez les jeunes.
A la maison, mettez des livres et brochures à disposition que votre enfant pourra consulter au besoin. Ainsi, vous avez la garantie que l’enfant a les bonnes informations. De plus, ça leur évitera de chercher les réponses sur les réseaux sociaux où les sources et l’information ne sont pas toujours fiables. D’ailleurs, n’hésitez pas à leur proposer des comptes à suivre.
Conseil n°5 : mentionnez les lieux où trouver du soutien
Si le dialogue ne se fait pas à la maison, il peut avoir lieu ailleurs. Les centres de Planning familial sont des espaces où les jeunes peuvent échanger en toute confidentialité, sans crainte de jugement avec ou sans la présence de leurs parents.
Le message que vous envoyez est clair : « Tu n’es pas obligé·e de tout me dire, mais il existe des personnes de confiance à qui tu peux parler.”
Conseil n°6 : mettez des préservatifs à disposition à la maison
Votre ado n’attendra pas d’avoir une conversation avec vous pour expérimenter. Donc, mettre des préservatifs à disposition, pour les filles comme pour les garçons, est un geste simple et efficace pour normaliser leur usage et protéger vos ados.
Conseil n°7 : les règles comme point d’entrée à la contraception
Si votre ado est réservée et pas à l’aise pour parler sexualité, parlez des règles : leur régularité, les douleurs éventuelles, … Cela peut être l’occasion de proposer une première visite chez un·e gynécologue qui pourra aborder la question de la sexualité et de la contraception.
N’oubliez pas que la contraception peut aussi aider à réguler ou soulager les règles, et ne signifie pas nécessairement qu’un rapport sexuel est envisagé.
Conseil n°8 : parlez contraception aussi aux garçons !
La puberté masculine apporte aussi son lot de changements : apparition du sperme, éjaculations nocturnes, pilosité… C’est l’occasion de parler aussi de ce qui se passe chez les filles.
Expliquer les règles, leurs effets, les changements hormonaux,… Ça les aide à développer plus d’empathie chez eux. Ils comprendront mieux les gens qu’ils côtoient quotidiennement au travail, à l’école, etc.
De plus, la contraception masculine est de plus en plus répandue et les hommes souhaitent de plus en plus contrôler leur fertilité.
Ma vie en PLUS
La littérature conseillée par Marine :
Il existe un tas de livres autour des questions liées à la vie relationnelle affective et sexuelle. Voici quelques références utiles sélectionnées par Marine :
- La série le petit illustré de l’intimité par Mathilde Baudy & Tiphaine Dieumegard.
- “Corps, Amour, Sexualité – Les 120 questions que vos enfants vont vous poser.” à destination des enfants/ados scindé en différentes parties en fonction de l’âge par Charline Vermont
- “Corps, Amour, Sexualité – Il n’y a pas d’âge pour se poser des questions” à destination des grand ados/adultes et pour les parents qui souhaiterait en savoir plus avant d’échanger avec leur enfant par Charline Vermont.
- Le compte Instagram “Orgasme et moi” donne un tas de conseils sur le consentement, les relations affectives, la sexualité.
Partout en Belgique, les Centres de Planning familial Sofélia sont là pour vous apporter les informations nécessaires concernant toutes les questions liées à la vie relationnelle, affective et sexuelle. Trouvez un centre de Planning familial proche de chez vous sur sofelia.be.