Burn-out : quand l’investissement professionnel devient trop lourd à porter
Alors que près d’un·e Belge sur deux se dit stressé·e au travail, le mot « burn-out » est souvent présent dans les discours. Reconnu, il y a peu, par l’OMS comme une véritable maladie liée au travail, le burn-out est plus fréquent qu’on ne le pense. De quoi s’agit-il exactement, comment le déceler et surtout comment le surmonter ? Mais que recouvre-t-il vraiment ? Pour y voir plus clair, nous avons interrogé Sylvie Lejeune, Chargée de projet à SOS Burn-out.
Comment peut-on définir le burn-out ?
Le burn-out est considéré comme une réponse à un stress chronique. Il associe fatigue intense, perte de contrôle et diminution du sentiment d’accomplissement professionnel. Il se développe progressivement, souvent parmi les personnes très investies. Ce syndrome touche des travailleur·euse·s de tous les secteurs et peut avoir des répercussions graves sur la santé.
Quels sont les signes précurseurs les plus fréquents ?
Les signes peuvent être physiques : fatigue, troubles du sommeil, maux de tête, difficultés de concentration, irritabilité, troubles gastro-intestinaux, etc. Dans bien des cas, ceux-ci sont accompagnés de facteurs plus émotionnels : perte d’entrain, baisse de motivation, dévalorisation, doutes quant aux compétences professionnelles, etc.
Attention cependant de ne pas confondre les notions de burn-out et dépression. La première est le résultat d’un épuisement physique et émotionnel lié à une activité tandis que la seconde sera plutôt considérée comme une altération globale de l’humeur.
Y a-t-il des profils plus à risque de faire un burn-out ?
Le point commun entre tous les gens qui font des burn-out, c’est le déni. Ce sont très souvent des personnes qui adorent leur travail, qui sont très investies dans ce qu’elles font. Elles ne se mettent pas de limites et si le cadre de travail n’est pas assez structuré, ça peut basculer sans qu’elles s’en rendent compte
L’épuisement professionnel a initialement été identifié parmi le personnel soignant et aidant mais il peut concerner toutes les professions à partir du moment où l’ engagement personnel est intense.
Le burn-out n’est pas une maladie mentale au sens médical strict, mais un syndrome d’épuisement lié au travail. C’est un problème physiologique, c’est le corps qui dit stop.
Quels types de situations professionnelles favorisent l’épuisement ?
On l’a dit, les travailleur.euse·s qui sont le plus susceptibles de faire un burn-out, ce sont des personnes très investies, qui n’ont pas de limites. Ces individus ont continuellement un sentiment de non-accomplissement et de dépréciation. S’ils se retrouvent dans un environnement de travail où il n’y a pas de cadre clair, où le droit à la déconnexion n’est pas respecté et où les heures supplémentaires sont la norme, là il y a un vrai risque de créer un épuisement professionnel.
Peut-on prévenir le burn-out ?
Chez SOS burn-out, nous agissons à différents niveaux. Nous faisons énormément de prévention individuelle mais aussi de la sensibilisation et de la formation en entreprise. Nous agissons également au niveau des politiques. Nous sommes convaincus que c’est en agissant sur ces trois pôles que nous arriverons, in fine, à un monde sans burn-out.
Au niveau individuel, la prévention et l’information restent notre cheval de bataille. Nous aidons les personnes à identifier les situations qui peuvent mener au burn-out, pour qu’elles puissent réagir à temps et préserver leur équilibre.
Quel type d’accompagnement proposez-vous à SOS Burn-out ?
Nous intervenons aussi bien auprès du grand public qu’auprès des indépendant·e·s ou des entreprises. Nous avons une ligne d’information pour orienter tant les personnes en situation de burn-out que leurs proches. Nous recevons aussi énormément de demandes de la part de managers, des ressources humaines et du corps médical. En fonction des demandes, nous réorientons les personnes vers les professionnel·le·s adéquat·e·s. SOS Burn-out, c’est aussi le Centre wallon du burn-out : une sorte de mini-polyclinique dans laquelle exercent divers prestataires – psychologues, sophrologues, coachs, kinésithérapeutes, etc. -, le tout coordonné par une assistante sociale.
Ma vie en PLUS
Depuis 2023, l’association SOS Burn-out, agréée par l’AViQ, agit partout en Wallonie pour prévenir, informer et accompagner autour de cette problématique.
La ligne d’information est accessible du lundi au jeudi de 10h à 12h et de 13h à 16h – 081/39 72 00.
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