Consulter sa·son médecin en visio-conférence : une bonne idée ?
Il est désormais possible de consulter sa·son médecin tout en restant derrière son ordinateur ou son smartphone. Quelles différences entre la visio-conférence et une consultation classique ? Est-ce qu’on peut vraiment poser un diagnostic sans ausculter la·le patient·e ? On fait le point avec Sergio, patient virtuel, Florence Sanza, psychologue clinicienne et Mathias Closset, directeur marketing de l’application Doktr.
Le smartphone de Sergio vibre. Sa médecin le contacte afin de procéder au suivi médical dont il bénéficie. Une consultation en visio-conférence de 45 minutes au cours de laquelle Sergio peut échanger avec sa médecin comme il le ferait lors d’une consultation dans son cabinet.
« On n’a pas fonctionné comme ça dès le début », explique Sergio. « C’est seulement après une année de suivi qu’on a décidé de passer en visio-conférence. J’avais repris le travail et c’était plus difficile pour moi de me déplacer ».
Pourquoi une consultation en ligne ?
Personnellement, j’y vois de nombreux avantages, commence Florence Sanza, psychologue adepte des consultations en ligne via l’application Doktr. « Je trouve que l’accès aux soins est vraiment facilité. Beaucoup de patient·e·s n’auraient pas franchi le pas si mes rendez-vous étaient organisés exclusivement en présentiel. Quand on est fragilisé mentalement, c’est difficile de se mettre en mouvement, on n’a pas l’énergie pour cela ». Et la psychologue d’ajouter : « Ca peut aussi être intimidant de rencontrer quelqu’un·e qu’on ne connait pas. Dans ce cas-ci, on peut le faire dans le cadre sécurisant de son foyer. L’écran soulève certaines barrières ».
Sergio confirme : « Quand on est en burn-out, rien que faire ses courses peut être une épreuve alors devoir se déplacer chez sa·son médecin durant les heures de pointes, ça peut vraiment être éprouvant. La consultation en visio-conférence réduit le stress lié aux déplacements. Et puis, l’écran nous protège un peu aussi. C’est bizarre à dire mais on a davantage un sentiment de sécurité ».
Moins de déplacements et plus de flexibilité
Outre éviter le stress provoqué par les déplacements, il s’agit aussi de se faciliter la vie. « J’ai une jeune patiente qui va entrer dans sa période d’examens. C’est plus facile pour elle de rester chez elle, de faire une pause d’une heure sans déplacement puis de reprendre directement sa session d’étude après notre séance. Sans la visio-conférence, elle aurait dû faire une pause de plus de 2h ».
La psychologue y voit aussi des avantages pour sa profession et sa vie personnelle. « Fonctionner en visio-conférence m’offre une certaine liberté. J’aime voyager. Je peux transporter mon bureau avec moi tout en continuant à suivre mes patient·e·s, même à l’autre bout du monde ».
La fin des déserts médicaux ?
« Les déserts médicaux sont une réalité en Belgique », explique Mathias Closset, directeur marketing de l’application de vidéo consultations, Doktr. « Les délais d’attente pour consulter un·e psychologue, par exemple, peuvent s’étendre à plus de 6 mois. La disponibilité des médecins généralistes est également mise sous pression. Dans certaines zones rurales, il y a parfois moins de 10 médecins généralistes pour 10 000 habitants ». La consultation en ligne arrive alors à point nommé pour faciliter l’accès de la population à des soins de santé de qualité. « Il s’agit également d’aider les professionnel·le·s de la santé à travailler plus efficacement », ajoute le directeur marketing.
Peu d’inconvénients
Si Sergio, Florence et Mathias voient de nombreux avantages à la consultation en ligne, il existe toutefois quelques inconvénients. « Dans certains cas, la.le patient·e peut être un peu moins investit dans la thérapie en visio. Pour les médecins généralistes, l’auscultation précise n’est pas toujours possible par visio-conférence. Je pense cependant qu’il est important de s’emparer des nouveaux outils qui s’offrent à nous et que leur objectif n’est pas de remplacer la consultation traditionnelle en cabinet mais d’exister en parallèle pour celles et ceux qui le souhaitent », conclut Florence Sanza.
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