Cancer et hérédité : Et si c’était de famille ?

Le cancer s’installe parfois dans nos familles sans y être invité. Est-ce la faute à pas de chance ou y a-t-il un lien entre cancer et hérédité ? Comment détecter un risque familial ? Quels sont les cancers héréditaires ? Le docteur Vincent Bours, généticien au CHU de Liège nous éclaire sur le sujet pour Ma vie en PLUS.  

Cancer et hérédité : comprendre les risques familiaux

Les cancers sont des maladies complexes déclenchées par de multiples facteurs, notamment l’environnement, l’hygiène de vie et la génétique. Est-ce que nous sommes exposé·e.s à des polluants ? Est-ce que nous fumons ? Bougeons-nous suffisamment ? Y-a-t-il des antécédents dans la famille ?  

Parmi ce cocktail de risques, la génétique joue un rôle aussi important que les autres facteurs. Pourtant, dans certains cas, le lien entre cancer et hérédité apparaît plus clairement. 

Quels sont les cancers héréditaires ?

5 à 10% des cancers sont d’origine génétique. Ils sont quasiment monogéniques, c’est-à-dire, qu’un seul gène donne un risque nettement plus élevé de contracter la maladie.  

C’est le cas, par exemple, de certains cancers du sein, où les gènes BRCA1 et BRCA2 augmentent la probabilité de contracter un cancer. Ces gènes sont aussi responsables de cancers des ovaires ou de la prostate.  

“Au moins 1 personne sur 500 environ est porteuse d’une anomalie de ces gènes BRCA1 et BRCA2 parmi la population belge, ce n’est pas rare du tout.”  Dr. Vincent Bours

D’autres mutations génétiques favorisent l’apparition de certains types de cancers (mélanome, cancer colorectal ou de la thyroïde, etc.)  

Tel père, telle fille : les antécédents familiaux élargis

La génétique déclenche 5 à 10 % des cancers, tandis que 90 % ont d’autres causes. Même dans ces cas, le risque familial persiste. Les proches partagent parfois des facteurs environnementaux : un père qui fume à la maison, une famille globalement sédentaire, une mauvaise alimentation, etc.

Avec la génétique, il faut parfois remonter un peu le fil de ses antécédents familiaux. Certaines personnes peuvent être porteuses d’un gène défaillant sans contracter de cancer. Par exemple, chez les hommes, un gène lié au cancer du sein peut rester silencieux. Concernant le cancer de la prostate, il est aussi essentiel de vérifier la présence de cancers du sein dans la famille maternelle, car ils peuvent être liés au même gène.

Le test génétique, un outil essentiel

Un.e médecin propose un test génétique lorsqu’il ou elle suspecte une anomalie dans un gène, par exemple en cas de cancer survenu très tôt dans la vie. Les médecins peuvent aussi le proposer à titre préventif, lorsque l’historique familial le justifie. Il suffit alors de réaliser deux prélèvements sanguins, pris en charge par la sécurité sociale.

« Les tests génétiques sont encadrés afin que le patient ou la patiente ait toute l’aide psychologique nécessaire à l’annonce des résultats. » 

Le test génétique n’est pas anodin, il n’a d’intérêt que s’il peut amener quelque chose de l’ordre du préventif ou curatif. Autrement, savoir qu’on est porteur d’un gène qui peut nous rendre malade est un constat difficile à gérer pour les patient.e.s. .   

« L’intérêt du test génétique est principalement la surveillance qu’on va pouvoir mettre en place avec les patient.e.s, et parfois aussi le choix du traitement. » 

Parfois, la génétique influence directement la réponse à un traitement. Le test aide alors les médecins à orienter les décisions thérapeutiques pour améliorer l’efficacité des soins.

Lorsqu’aucune maladie n’a encore été détectée, le test génétique permet de renforcer la surveillance chez les personnes porteuses d’un gène à risque.

Une approche médicale personnalisée

En fonction des antécédents familiaux et des analyses génétiques, cette surveillance pourra débuter plus tôt et être plus fréquente. Par exemple, une mammographie pourra être recommandée avant 50 ans et répétée chaque année, plutôt que tous les deux ans. De même, un dépistage du cancer de la prostate pourra être proposé dès 40 ans au lieu de 50. 

« On sort d’une logique standardisée, où tout le monde suit un protocole préventif identique. Il vaut mieux adapter la surveillance aux facteurs de risque individuels, qui englobent l’ensemble de l’historique familial. » 

C’est pourquoi la génétique joue un rôle crucial : elle permet une prise en charge réellement individualisée. Une femme ayant eu un cancer du sein, par exemple, sera suivie de manière spécifique, en raison d’un risque accru de développer un second cancer, du sein ou des ovaires. Par ailleurs, un suivi personnalisé pourra également être proposé à ses proches, en fonction des analyses génétiques ou de l’histoire familiale.

Ma vie en PLUS

La découverte d’un gène coupable ne veut pas dire qu’on aura un cancer. La maladie est complexe et implique aussi qu’on prenne soin de soi en pratiquant de l’activité physique ou encore en soignant son alimentation. Ma vie en PLUS regorge d’astuces pour mieux manger et intégrer du mouvement dans son quotidien.  

Cela n’arrive pas qu’aux autres. Avant que la maladie ne se déclare, pensez à vous assurer!  Souscrire une assurance maladies graves vous offre la tranquillité d’esprit nécessaire pour faire face à l’imprévu. En cas de diagnostic, vous pourrez vous concentrer sur votre rétablissement sans vous soucier des contraintes financières. Protégez-vous et vos proches dès aujourd’hui pour un avenir plus serein.