2022 : une rentrée pas comme les autres
Pour les 900.000 élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), la rentrée 2022 avait une saveur particulière. De la maternelle à la fin des secondaires, elles·ils sont tous concerné·e·s par la réforme des rythmes scolaires adoptée dans le cadre du Pacte d’excellence[1].
Si l’on peut se réjouir de la mise en œuvre d’un calendrier qui tient davantage compte du rythme de l’enfant, cela ne doit pas occulter le stress que la réforme génère chez certains parents ni la réorganisation parfois complexe qu’elle exige au sein des familles et de pans entiers de la société. Chronique d’une réforme annoncée…
Le rythme scolaire, en changer pour mieux respecter celui de l’enfant
Il aura fallu plus de 30 ans pour que la question des rythmes scolaires aboutisse à leur réforme. Le calendrier appliqué jusqu’alors était l’héritage de traditions religieuses et de coutumes, résultat :
« On avait un modèle du XVIIIème siècle, donné par des adultes du XXème siècle pour éduquer les adultes du XXIème siècle[2] » !
Les petites vacances étaient trop courtes et les grandes trop longues[3]
Il a été démontré qu’une meilleure adaptation du temps scolaire au rythme naturel de l’enfant et à ses besoins physiologiques avait une influence favorable sur les performances scolaires. Cette réforme vise à réduire le stress et la fatigue des élèves mais aussi à lutter contre l’échec scolaire. Les pédagogues sont unanimes : de longues vacances sont responsables d’une rupture des apprentissages alors que l’alternance de périodes de cours et de repos est bénéfique. Pour être récupérateurs, les congés doivent durer 2 semaines.
7+2 = le rythme idéal ?
La réforme met donc en place une alternance de 7 semaines de cours et de 2 semaines de congé avec une meilleure répartition des 14 semaines de vacances sur l’année. Le nombre de jours de scolarité (182) reste identique.
Les vacances, une source d’inégalités sociales ?
Les périodes de congé sont souvent l’occasion de proposer aux enfants des compléments d’apprentissage en dehors du cadre scolaire mais encore faut-il avoir les moyens d’occuper les temps libres de ses enfants… L’offre des structures privées (stages, ateliers sportifs ou culturels) est souvent inaccessible financièrement aux familles en difficulté ainsi qu’aux familles monoparentales. De longues périodes d’inactivité ont donc tendance à creuser les différences entre les enfants.
Les congés, un véritable casse-tête !
Les parents ne sont pas égaux devant les congés.
L’enseignement étant une compétence communautaire, les familles dont tous les enfants ne fréquentent pas les écoles de la FWB risquent de rencontrer des soucis d’organisation. Les élèves francophones, flamand·e·s et germanophones devraient néanmoins partager entre 10 et 11 semaines de congés communs sur les 14.
Parmi les autres cas de figure, il y a les parents dont les enfants fréquentent l’enseignement obligatoire et le supérieur et ceux qui enseignent dans le supérieur. Pour eux aussi, il sera plus compliqué de planifier des vacances avec leurs enfants.
Les familles en situation de garde partagée pourraient également rencontrer des problèmes d’organisation. Les consultations juridiques des Centres de Planning familial des FPS peuvent leur venir en aide à moindre coût. La Ligue des Familles propose aussi des calendriers tenant compte des différents modèles de garde entre les parents séparé·e·s (La ligue de familles.be).
Enfin, pour les organisations de jeunesse qui recrutent leurs animatrices/teurs dans l’enseignement supérieur, il ne sera pas simple de concrétiser l’encadrement de leur prochains séjours et stages.
Et ce n’est qu’un début…
La mise en place de ce calendrier n’est en réalité que la première étape d’un chantier pharaonique. Modifier le temps scolaire implique que l’on aménage aussi son contenu. Il faudra donc s’attaquer aux rythmes journaliers des élèves et réaménager leur journée autour des apprentissages, leur attention fluctuant au cours de la journée. Il est ici question, entre autres, d’une pause de midi plus longue, d’une vraie pause goûter, de devoirs intégrés dans le temps scolaire, d’activités artistiques, culturelles ou sportives pendant le temps scolaire afin qu’elles soient accessibles à tou·te·s. Tou·te·s les acteurs/trices des divers secteurs sont autour de la table. A suivre…
Ma vie en PLUS
Pour venir en aide à toutes les familles, les associations du réseau Solidaris ont adapté leur offre. N’hésitez pas à consulter leur programme de séjours, stages non résidentiels et ateliers dans votre région pour vos enfants dès 2,5 ans.
Solidaris vous accompagne à tout moment et intervient dans le coût d’un abonnement sportif pour vos enfants (- 18 ans), sur les frais de garde d’enfants malades (-13 ans) ainsi que sur les activités jeunes (-18 ans) : séjours, plaines et stages hors période scolaire.
Plus d’infos sur Solidaris.be, les associationssolidaris.be et Femmes-plurielles.be
[1] Il s’agit de l’ensemble des réformes ayant pour objectif d’améliorer la qualité de l’enseignement. Plus d’infos sur enseignement.be
[2] Bruno Humbeeck, psychopédagogue et chercheur à l’UMons
[3] François Testu, Chronopsychologue