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Ma vie avec le VIH

Épisode 9 -

Mike, architecte de 39 ans, est séropositif. Il partage avec nous son quotidien, les défis qui se présentent à lui et les discriminations qu’il subit encore. Objectif : informer pour faire des personnes séronégatives des alliées. Interview…

Quand avez-vous appris que vous étiez séropositif ?

J’ai été diagnostiqué positif au VIH (virus du SIDA) il y a 5 ans. Je faisais des tests régulièrement chez mon médecin traitant. Un jour, il a mis un peu plus de temps avant de me donner les résultats et j’ai compris. Quand il m’a annoncé la nouvelle, je n’étais pas vraiment surpris car je savais que j’avais pris des risques. J’étais dans le tram et j’ai changé de destination pour aller directement à l’association ExAequo. J’ai donc tout de suite été accompagné et entouré par des personnes qui ont vécu la même chose. Ça m’a beaucoup aidé.

J’ai directement commencé le traitement. Il me permet d’avoir une charge virale indétectable et de ne plus pouvoir transmettre le virus.

Comment est-ce que le VIH impacte votre quotidien ?

Aujourd’hui, je ne dois plus prendre de médicament tous les jours, je fais une piqure tous les 2 mois. C’est un soulagement. Par contre, il a beaucoup d’autres implications dans le quotidien. Je suis indépendant et j’ai voulu souscrire à une assurance revenus garantis qui m’a été refusée à cause de ma séropositivité. C’était assez violent de recevoir ce refus. Je me suis battu, je suis passé à la télé et j’ai finalement obtenu mon assurance mais tout le monde n’a pas le courage de faire ça.

Les relations amoureuses sont également impactées. Quand je rencontre quelqu’un, je sais que je vais devoir lui dire à un moment donné. Je ne sais pas si je dois le dire d’emblée au risque de faire peur ou si  j’attends mais alors on risque de penser que je voulais le cacher. Il faut jongler avec ça.

Je me demande aussi souvent si je dois le dire ou pas, à mon dentiste, à mes collègues… Et puis, quand le moral va mal, il y a cette petite voix qui me dit «  et en plus, tu es séropo ! ».  La maladie se rappelle souvent à moi même si elle est sous contrôle.

Avez-vous le soutien de votre entourage ?

Avant d’en parler à mon entourage, j’ai pris le temps d’avoir moi-même toutes les réponses à mes questions et d’envisager toutes les réactions possibles de mes proches. J’ai usé de pédagogie et j’ai bien expliqué les choses. Ça n’a donc pas été un problème. Mon entourage a été empathique, un peu triste aussi mais ça nous a soudé davantage. Le fait d’en avoir parlé à été assez positif en fait.

C’était important pour vous de vous engager dans une association comme ExAequo ?

J’ai un caractère assez militant et engagé donc j’ai voulu transformer cette situation négative en quelque chose de positif. Un des gros problèmes du VIH, ce sont les peurs et discriminations en lien avec le virus.  J’ai voulu m’engager pour propager les bonnes informations et montrer que la vie avec le VIH n’a plus rien à voir avec les films des années 80 dans lesquels on voit les gens mourir du SIDA. C’est important de déconstruire toutes ces idées reçues.

Un conseil pour les personnes qui ont peur du VIH ?

J’ai envie d’encourager les personnes vivant avec le VIH à ne pas s’isoler. Il existe de nombreux groupes de parole pour parler avec des personnes qui vivent la même chose, recevoir des conseils et sortir de sa solitude.

A celles et ceux qui ont peur des personnes vivant avec le VIH, j’ai envie de leur rappeler cette équation : indétectable = intransmissible. Aujourd’hui, en Belgique, 95% des personnes qui connaissent leur statut sérologique sont sous traitement.

Ma vie en PLUS

Si vous souhaitez vous informer sur le VIH et le SIDA, recevoir un soutien ou de l’aide, n’hésitez pas à contacter l’association ExAequo ou la plateforme Prévention SIDA.