Précarité menstruelle : les règles coûtent en moyenne 10 € par cycle
Une des inégalités les plus mises en avant ces dernières années est la précarité menstruelle. Selon les estimations, 500 millions de personnes à travers le monde se retrouvent touchées par des difficultés voire une impossibilité d’accès aux protections périodiques. En Belgique, 350.000 femmes, dont environ 80.000 étudiantes, vivent sous le seuil de pauvreté.
Les règles ont un coût : en moyenne 10 euros par cycle en raison des dépenses liées (protections, anti-douleurs, linge de rechange, consultations gynécologiques… ). Faute de moyens, certaines personnes doivent donc recourir à des solutions de remplacement (bouts de tissu, coton, papier toilette) ou choisir entre protections menstruelles et produits de première nécessité (nourriture, soins de santé, médicaments…).
Cette précarité a un impact psycho-social important puisque certaines personnes peuvent manquer les cours, leurs stages, un entretien d’embauche… par crainte des fuites ou manque de protections. Les conséquences peuvent également être sanitaires : certaines personnes portent leurs tampons, leurs serviettes plus longtemps que recommandé et s’exposent ainsi à des risques tels que cystites, infections, choc toxique…
Une problématique bien réelle
Cette nécessité d’agir sur la précarité menstruelle en Wallonie a par ailleurs été pointée par les résultats d’une enquête effectuée auprès de 51 organisations de terrain. Il est en effet apparu que 64 % d’entre elles ont identifié des besoins en termes de produits menstruels et que 61 % ne répondaient pas aux demandes de leur public cible.
Quant aux 4133 femmes répondantes interrogées :
- 3 sur 10 ont exprimé avoir régulièrement des difficultés financières liées à l’achat de leurs protections périodiques ;
- 63 % seraient soulagées de recevoir des produits périodiques gratuits
- 28 % ont déjà utilisé autre chose que des protections hygiéniques pour se protéger.
La précarité menstruelle, une fatalité ?
A l’instar de l’Ecosse qui a récemment rendu les protections périodiques gratuites pour toutes les femmes, il est urgent que la Belgique agisse en ce sens et renforce sa politique de sensibilisation au travers notamment de la généralisation de l’EVRAS (éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle), dont l’objectif est de réduire les inégalités sociales de santé.
Grâce au soutien de la Ministre wallonne de la Santé et de l’Action sociale, Christie Morreale, Soralia et les Centres de Planning Familial pourront distribuer environ 2.500.000 serviettes hygiéniques et installer des distributeurs dans de nombreux lieux dans les provinces de Liège, de Hainaut et de Namur. Les partenaires du projet mèneront également des actions de sensibilisation sur le sujet des règles et les risques d’une mauvaise hygiène menstruelle.
À travers ce projet, les Centres de Planning Familials (CPF) visent les personnes en âge d’être indisposées et se trouvant en fragilité financière : sans-abri, personnes à faibles revenus, étudiantes, personnes seules avec ou sans enfants… De plus, les partenaires ont pour objectif de rencontrer des personnes pour qui le rapport au corps est compliqué et qui ont une représentation négative des règles (il s’agit de sang sale). En effet, pour certaines communautés, les règles constituent un sujet extrêmement tabou et il est difficile de se procurer des protections hygiéniques.
Ma vie en PLUS
Tous les Centres de Planning Familials mettent à disposition gratuitement des tampons ou des serviettes dans les salles d’attente ou dans les toilettes des CPF.
Trouvez un Centre de planning familial près de chez vous : https://www.sofelia.be/nos-centres/