Six idées reçues sur la vasectomie
Si les méthodes contraceptives féminines sont nombreuses et variées, les choix proposés aux hommes sont relativement restreints. Outre le préservatif, la méthode définitive devient de plus en plus courante. La vasectomie est un mode de contraception sûr et efficace proposé à l’homme, consistant en une petite intervention chirurgicale.
Démystifions six idées reçues sur la vasectomie avec le Docteur Plennevaux, urologue au Centre de Santé du Namurois.
Cliché n°1 : C’est toujours une décision prise par la partenaire
Faux ! La stérilisation ou la contraception, c’est souvent une affaire de couple. C’est alors le résultat d’une discussion à l’intérieur du couple. L’homme prend dans ce cas-là sa part de responsabilité en disant qu’il va assumer cette méthode de contraception définitive.
Cliché n°2 : C’est réservé aux hommes âgés ou aux hommes qui sont déjà parents
Faux. Mais étant donné que cette méthode de contraception est définitive, on ne la propose le plus souvent qu’aux hommes qui ont déjà eu des enfants ou qui ont une bonne raison de ne pas en vouloir. C’est une décision qui doit être mûrement réfléchie.
Cliché n°3 : L’opération modifie la sexualité et la virilité
Faux ! Absolument pas. Quand on fait l’intervention de vasectomie, on coupe le canal déférent. C’est le canal qui transporte les spermatozoïdes entre les testicules (où ils sont fabriqués) et le canal éjaculateur par où le sperme sort lors d’un rapport sexuel. Il n’y a que ce canal qui est interrompu. Donc ce qui est hormonal et responsable du caractère sexuel masculin (libido, puissance sexuelle, …) n’est pas du tout modifié. Toute la sexualité qui était en place auparavant n’est pas modifiée.
Cliché n°4 : La vasectomie a des conséquences psychologiques
Faux. Le plus souvent, les patients arrivent déjà avec une bonne information et ont pris une décision après une discussion dans leur couple. C’est quelque chose que le patient a décidé et pour lequel il était demandeur. Il a souhaité soit éviter à sa compagne de devoir prendre une pilule contraceptive au long terme soit simplement ne plus vouloir d’enfant.
La vasectomie n’a, à priori, pas de conséquences psychologiques, si la décision a été réfléchie et discutée au préalable. Les conséquences de l’opération sont purement mécaniques. Il n’y a donc pas de raison que cela change la virilité, ça ne touche pas à la sexualité ni à la libido.
Cliché n°5 : On a peur de regretter
Faux. Si dès le départ le patient se dit qu’il a peur de regretter, l’opération ne doit pas être envisagée. Il faut effectivement avoir bien pris en compte le caractère définitif. Même s’il est vrai qu’une intervention de reperméabilisation existe, les résultats sont peu encourageants. Si le patient n’est pas sûr de lui et qu’il a peur de regretter, la vasectomie n’est pas la méthode de contraception qu’il doit choisir.
Cliché n°6 : C’est douloureux
Faux. L’opération peut se faire sous anesthésie locale ou locorégionale, c’est-à-dire une rachianesthésie, une anesthésie du bas du corps. Ça se fait en hôpital de jour. L’intervention en tant que telle n’est pas douloureuse. On recommande 48h de repos après pour éviter la formation d’un petit hématome secondaire qui lui peut être gênant. Deux à trois mois après l’opération, il y a un examen de contrôle à réaliser, le spermogramme. On dépose un échantillon de sperme au laboratoire pour s’assurer qu’il ne contient plus de spermatozoïde. C’est quelque chose que l’on fait de manière systématique même si au moment de l’intervention, on envoie un fragment du canal déférent en analyse.
Cela faisait plusieurs années que j’y pensais !
« Dans notre couple, il me semblait qu’il était temps pour moi de prendre le relais de ma femme. » A 45 ans, Martin a subi une vasectomie afin de devenir stérile.
Plusieurs raisons ont motivé sa décision : « Nous avons eu deux enfants et nous n’avions pas le désir d’en avoir un ou une autre. De plus, je trouvais que faire porter la charge mentale et financière de la contraception sur ma femme, mais aussi les risques sur la santé qui en découlent, était égoïste. Il existe une alternative simple et sans danger. Je me demande encore pourquoi je n’ai pas franchi le pas plus tôt ».
Aujourd’hui, il ne regrette rien : « Nous menons une vie de couple tout à fait normale. Ma femme n’a plus le stress de la pilule… et de mon côté, rien ne change. Mes érections restent les mêmes et au niveau du plaisir et de l’éjaculation, c’est tout à fait pareil ! »
Ma vie en PLUS
Selon les chiffres de l’INAMI (Institut National d’Assurance Maladie Invalidité), plus de 12.000 hommes ont recours à une vasectomie chaque année*.
Cette hausse des vasectomies témoigne d’un changement des mentalités : de plus en plus d’hommes sont aujourd’hui prêts à assumer leurs responsabilités en matière de contraception.